Carrie Lam a assuré mardi n’avoir jamais demandé aux autorités de Pékin de la relever de ses fonctions, une décision qui aurait pu permettre de contribuer à résoudre la crise que traverse Hong Kong.
Cette mise au point de la cheffe de l’exécutif de l’ancienne colonie britannique intervient après la diffusion par Reuters d’informations faisant état d’un enregistrement qui semblait justement indiquer qu’on l’avait empêché de renoncer à sa fonction.
“Je n’ai jamais évoqué l’hypothèse d’une démission auprès du gouvernement central”, a-t-elle déclaré, se disant très déçue de la divulgation de certains détails provenant d’une réunion privée. “La choix de démissionner ne relève que de moi.”
Reuters rapportait plus tôt mardi que Carrie Lam avait déclaré la semaine dernière à des chefs d’entreprises qu’elle avait provoqué des dégâts “impardonnables” en déclenchant la crise politique à Hong Kong avec un projet de loi, désormais abandonné, qui aurait permis l’extradition de suspects vers la Chine continentale.
Ces propos interviennent alors que des milliers d’étudiants et de lycéens déserteront ce mardi les bancs de leurs établissements et participeront, comme la veille, à des rassemblement pro-démocratie.
Le mouvement de contestation, né en avril, s’est depuis élargi à des revendications plus larges, dont la protection des libertés et de l’autonomie dont jouit l’ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Nombre de Hongkongais estiment que ce régime particulier, résumé par la formule “un pays, deux systèmes”, est aujourd’hui menacé par l’emprise croissante qu’exerce le gouvernement central chinois.
La contestation, qui pèse aussi sur l’activité économique du territoire, constitue un défi sans précédent pour le président chinois Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir, en 2012.
Pékin, qui accuse d’ingérence certaines puissances étrangères - en premier lieu les Etats-Unis - soupçonnées d’être instigatrices du mouvement de contestation, a prévenu qu’il pourrait intervenir pour mettre fin à la crise à Hong Kong si cela était nécessaire et le porte-parole du gouvernement chinois, Geng Shuang, a réaffirmé ce lundi le soutien de Pékin à Carrie Lam, la dirigeante de l’exécutif hongkongais.
Les militants pro-démocratie ne désarment pas en dépit des incidents de plus en plus nombreux en marge de leurs rassemblements et des menaces explicites de Pékin.
Le climat était toujours tendu lundi soir, avec quelques échauffourées lorsque la nuit est tombée, au cours desquelles la police a tiré du gaz lacrymogène. Cela intervient après un week-end de manifestations marqué par de nouveaux heurts entre contestataires et forces de l’ordre.
Twinnie Siu, avec Clare Jim et Donny Kwok; Arthur Connan pour le service français
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