Demain, les Sénégalais de la ville de Brescia vont rendre hommage à Penda Kébé, la femme sénégalaise qui préférait la mort à l’humiliation à l’occasion d’une rencontre entre le président de la République, Me Abdoulaye Wade, et les Sénégalais d’Italie en décembre 2007. Considérée comme une perturbatrice de la rencontre d’alors, la grande dame, qui avait pourtant mobilisé les Sénégalais de la ville de Brescia, s’est immolée toute seule, laissant derrière elle six (6) bouts de bois de Dieu. Ainsi, les immigrés en particulier les Sénégalais de Brescia lui rendront un hommage à l’occasion de la journée culturelle, sanctionnée par une finale de «Navètanes» qu’ils organisent ce samedi.
La dame, toute de rose vêtue sur la photo, s’appelle Penda Kébé. Les Sénégalais ne la connaissent certes pas sauf peut-être ceux d’Italie qu’elle a beaucoup aidés. Notamment, sur le plan de la régularisation et du renouvellement des papiers. Le quart de siècle qu’elle a eu à séjourner au pays de Berlusconi, après des études en France, a été bénéfique pour la plupart des immigrés de Brescia, notamment les Modou-Modou. Ceux qui ne savaient pas les droits de leur titre de séjour ne nous démentiront pas. C’est par sa disponibilité et sa volonté que beaucoup ont su faire venir leur famille par regroupement. Beaucoup de Sénégalais de Brescia ont eu leur papier grâce à elle. Par sa disponibilité et sa parfaite maîtrise des textes, elle a eu à satisfaire des milliers de personnes. Les gens se souviennent encore de la dernière régularisation massive des immigrés en 2002 quand la peur se lisait sur les visages des Sénégalais de Prèalpino. Bien renseignée au niveau des autorités italiennes, la défunte «Fatou-Fatou» a rassuré les immigrés tout en les faisant comprendre qu’il ne s’agit pas d’«expulsion, mais plutôt d’une régularisation massive des clandestins» avant de conseiller aux gens déjà en règle «de trouver des contrats de travail pour leurs parents, amis et proches et la laisser faire le reste au niveau de la Questura (police étrangère)», conseillait-elle. Allant même jusqu’à flirter avec la politique italienne. Mais elle aimait toujours le Sénégal. Ce qui l’a poussé d’ailleurs à mobiliser toute une ville pour faire face à son oncle Wade. Arrivée à Rome avec son fidèle public basé à la défunte résidence Prèalpino, la Sénégalaise a succombé de ses blessures, une semaine après s’être brûlée à 70 pour cent de son corps à Rome. Si la plupart des gens parlent de suicide, d’autres, comme Alioune, le gérant du cyber de la gare de Brescia, analysent autrement les faits.
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