Wal Fadjri : Depuis la mort de votre mari, quelles ont été vos activités principales ?
Hadja André Touré : Je peux vous dire que je n’ai rien de particulier. Je ne suis qu’une citoyenne ordinaire. Depuis la mort de mon mari, je m’occupe des œuvres sociales et du rétablissement de la vérité historique sur le personnage d’Ahmed Sékou Touré. Car après sa mort, j’ai traversé des épreuves difficiles. Une semaine après son enterrement, j'ai été arrêtée et emprisonnée avec toute la famille, à savoir mes enfants, les frères de mon mari, ses sœurs, mes frères et les membres du gouvernement, sans aucune procédure. Je suis restée en prison pendant quatre ans. A la suite d’interventions de personnalités comme le roi Hassan II, on m’a fait sortir de prison le 1e janvier 1988. Par la suite, ce dernier m’a invitée au Maroc en mars avec mon fils pour des soins médicaux.
Après le Maroc, le président Félix Houphouët Boigny m’a invitée en Côte d’Ivoire et a accordé une bourse d’étude à mon fils. Et je suis restée à Abidjan jusqu’à la mort du président Boigny. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait revenir au Sénégal chez ma fille Mariam Touré (Ndlr : épouse d’Amadou Moctar Bèye). Je suis retournée ensuite en Guinée en 2000 pour le centenaire de la mort de l’Almamy Samory Touré qui se trouve être l’ancêtre de mon mari. Et après les cérémonies, ma famille s’est réunie et a décidé que je devais rester en Guinée puisque je suis l’aînée de la famille. Je n’étais pas contre cette décision, mais je me demandais où est-ce que j'allais habiter ? Etant donné que tous nos biens ont été confisqués, je n’avais même pas où aller. Mes frères ont dit que même s’ils devaient louer une maison pour moi, ils le feraient pour que je reste avec eux. Et c’est suite à cette requête que je suis finalement restée en Guinée. J’ai vécu pendant des années avec ma sœur et à un moment donné, les autorités guinéennes ont bien voulu nous céder une de nos propriétés (Ndlr : la villa Célly de Koléa où le président Kwame Nkrumah a vécu pendant ses six années d’exil en Guinée). C'était la propriété de Sékou Touré, bien avant les indépendances, qu’il mettait à la disposition de ses hôtes de marque. Au moment où j'en prenais possession, la maison était complètement détruite, abîmée.
Il faut dire que même du vivant de mon mari, je ne faisais pas de la politique. J'ai toujours œuvré pour le social et j'ai continué, à la mesure de mes moyens, à m’occuper de cela. Et j’ai commencé à reconstituer la mémoire de mon mari. Ce qui est un devoir pour moi d’autant plus que tout a été détruit. Ses œuvres, ses écrits ont été brûlés en grande partie. Je n’ai pas encore réussi à reconstituer totalement ma bibliothèque, mais j’ai fait assez de progrès là-dessus.
Wal Fadjri : Pourquoi cette aspiration à faire disparaître les œuvres de votre mari ?
Hadja André Touré : Après sa mort, on a cherché à le salir, à détruire ses œuvres, à faire disparaître ses idées avec la bénédiction de l’impérialisme français. Des gens sont allés jusqu’à brûler publiquement l’imprimerie Patrice Lumumba pour faire disparaître ses œuvres, mais on ne peut pas effacer l’histoire. Il y a eu un tel acharnement pour détruire l’homme et cela se comprend. C’est de bonne guerre parce que le président Sékou Touré a brisé l’empire français et cela, on ne le lui pardonnera jamais. Cependant, c’est à nous Guinéens, nous Africains, de comprendre que la lutte de cet homme a été pour son pays et pour son continent. Il n’a jamais pensé à lui-même, car tout son combat, c’était pour l’Afrique toute entière.
Après le coup d’Etat militaire, les Français sont devenus les conseillers du président Conté. Et ils ont utilisé l’ignorance de ces hommes pour les guider. C’était une manière pour les Français de prendre leur revanche sur Sékou Touré. C'est pourquoi, ils ont tenu à habiter dans la maison de celui qui les avait chassés du pays. En effet, c’est dans notre résidence de Célly Koléa que Conté avait installé ses conseillers militaires français. La résidence était équipée de sorte qu'il puisse automatiquement recevoir leurs ordres. C’est après la mort de ma mère que Conté m’a appelée pour me demander de venir. C’est par la suite qu’il a mis la pression sur les Français, en les faisant sortir pour me rendre la résidence dans un état défectueux.
Wal Fadjri : Quel est le rôle des clubs Ahmed Sékou Touré que vous êtes en train de mettre en place ? Est-ce pour réhabiliter votre mari ?
Hadja André Touré : Le terme de réhabilitation est inapproprié, car Sékou Touré n’a jamais été condamné. Le premier club a été créé au Mali en 1993 pour faire connaître l’homme surtout par la jeunesse et la génération qui n’a pas pu le connaître. Le combat de l’homme a été connu du monde entier, surtout en Afrique. Après le Mali, il y en a eu au Togo, au Niger et bientôt au Sénégal. Nous souhaitons que cela puisse fleurir sur l'ensemble du continent pour permettre à la jeunesse de connaître la vraie histoire de l’Afrique et non celle qui a été tronquée. Vous savez que le Pdg (Ndlr : Parti démocratique de Guinée de Sékou Touré) a eu beaucoup de difficultés après la mort de son leader. Beaucoup de gens n’ont pas eu le courage de revenir, mais certains sont restés fidèles au combat. Le parti n’est donc pas mort, il a été certes très diminué, mais je me suis fait un devoir d’être en compagnie de quelques camarades pour le faire vivre.
‘Sékou Touré était un homme très simple qui vivait essentiellement pour son peuple. Il n’a jamais rien voulu pour lui-même ou pour sa famille (…) Il faisait abstraction de lui-même pour mettre en exergue l’Etat. C’était un homme sincère, très simple, qui croyait en ce qu’il faisait et qui avait foi en l’Afrique’
Wal Fadjri : Pouvez-vous nous parler de l'homme Sékou Touré ?
Hadja André Touré : (Rire) Peut-être que je suis mal placée pour parler de cet homme. Mais je pourrai vous dire que l’homme avec qui j’ai vécu pendant tant d'années, était un homme très simple qui vivait essentiellement pour son peuple. Il n’a jamais rien voulu pour lui-même ou pour sa famille. Comme je le disais souvent à nos amis, quand on épouse Sékou Touré, on épouse ses idées, son idéal. Autrement dit, vous ne pouvez pas ne pas vous entendre, car il faisait abstraction de lui-même pour mettre en exergue l’Etat. C’était un homme sincère, très simple, qui croyait en ce qu’il faisait et qui avait foi en l’Afrique. Il a beaucoup aimé son peuple et son continent. Il a tout donné pour le peuple de Guinée, il n’a jamais voulu vivre mieux que son peuple. Sékou Touré avait imposé à sa famille une vie modeste, surtout à ses enfants. Je me rappelle que, quand ses enfants (Ndlr : Aminata et Mohamed Touré) sont sortis très jeunes de l’université, je lui avais demandé de leur donner des bourses pour qu’ils aillent faire des études à l'étranger, il avait catégoriquement refusé, en me faisant savoir que ses enfants seront formés exclusivement en Guinée. Et c'est ainsi qu'ils ont suivi le cursus de tous les jeunes Guinéens. Aucun de ses enfants n’a possédé une voiture personnelle. Nous n’avions pas de privilège personnel non plus, car mon mari, comme tous les hommes, me donnait la dépense quotidienne. L’Etat intervenait juste quand il y avait des hôtes, car il y avait un service qui s’occupait exclusivement de cela. Mon mari nous a beaucoup aidés en nous habituant en cette vie modeste et je l’ai su lors de mon séjour carcéral.
Je ne saurais terminer sur la personne de Sékou Touré sans évoquer son panafricanisme. Dans toutes les démarches qu’il a eu à effectuer, il s’est comporté en panafricaniste. J'évoquerai simplement le syndicat panafricaniste qu’il a eu à diriger avant les indépendances avec d’autres compagnons de la sous-région. Mais n'oublions pas également que l'homme a beaucoup milité au Sénégal avec des amis. Je peux même dire qu’il a commencé sa vie par le syndicalisme, en intégrant d’abord la Confédération générale des travailleurs.
Wal Fadjri : Vous avez eu à fréquenter les pères fondateurs des Etats modernes d’Afrique. Comment concevaient-ils la question de la renaissance africaine ?
Hadja André Touré : La Guinée était un pays d’accueil de tous les mouvements africains de l’époque. Elle était devenue la base des mouvements de libération qui cherchaient à unifier culturellement et politiquement les peuples africains. Nous avions accueilli beaucoup de leaders africains comme Amilcar Cabral, Félix Moumié du Cameroun assassiné par les services secrets français en Suisse, Bacary Djibo du Niger, Kwame Nkrumah et j'en passe. Nous avions notamment reçu le président Mandela avant son arrestation, dans le cadre de sa tournée africaine. Je peux vous dire que ces hommes croyaient au panafricanisme et tout leur combat, c’était pour construire un nouveau monde africain fait de démocratie, de paix, de stabilité, de développement durable et de vie meilleure pour son peuple. Vous voyez donc que le concept n’a pas varié. Ce sont des gens qui en avaient foi. Tout ce qu’ils disaient, ils y croyaient et se battaient avec passion pour cela. Ils posaient des actes dignes d’un panafricaniste. C'est le cas de quelqu'un comme Gamal Abdel Nasser. Cet homme avait reçu la famille de Lumumba après sa mort et les enfants de ce dernier ont grandi dans sa propre famille. C'est Modibo Keita du Mali qui a créé la fédération.
Ces hommes ne voulaient pas que l’Afrique soit ce qu’elle est aujourd’hui avec des morceaux d’Etats peu viables. Malheureusement, cela a été compris par l’impérialisme qui a utilisé ce morcellement pour nous affaiblir et nous diviser. C’était écrit dans la première constitution de la Guinée que ce pays était prêt à renoncer en partie ou dans sa totalité à son indépendance en faveur d’une communauté ou d'une fédération. Si les pères fondateurs de l’Oua (Ndlr : Organisation de l'unité africaine) ont pensé à un regroupement, c’était pour donner de la force à l’Afrique. Leurs œuvres doivent être poursuivies.
Wal Fadjri : Ceux qui, parmi les dirigeants actuels, se réclament du panafricanisme, sont-ils sur la bonne voie ?
Hadja André Touré : Chacun a ses idées, mais je pense qu’un panafricaniste ou un responsable politique doit savoir s’oublier en faveur des autres. Si on ne pense qu’à soi-même, c’est difficile de réussir et c’est ce que les premiers responsables ont su faire.
Wal Fadjri : Mais, qu’est-ce qui explique les problèmes que connaît votre pays depuis son indépendance ?
Hadja André Touré : Quand vous coupez la tête du serpent, le reste devient une corde et c’est ce qui est arrivé à la Guinée. Tous ceux ou celles qui pouvaient mener le combat, ont été purement et simplement assassinés. Pour régner, des gens ont divisé le peuple avec les problèmes d’ethnies qu’ils ont exacerbés. Et la faute revient aux cadres guinéens qui ont été formés dans l’esprit de la révolution guinéenne. Je me demande comment ils sont tombés dans ce genre de situation. Nous n’avions pas connu ces problèmes d’ethnies. Mais ceux qui sont à l'origine de cette division, l'ont fait de connivence avec les cadres du pays pour affaiblir la Guinée. Tout le mal de la Guinée d’aujourd’hui est né à partir du moment où certains, malintentionnés, ont dit que les Malinké ont gouverné en la personne de Sékou Touré, les Soussous par Lasana Conté et que, maintenant, c’est au tour des Peulhs de gouverner. C’est absurde. On doit plutôt s’intéresser à la valeur intrinsèque du responsable et non pas à son ethnie. Car qu’un Soussou, un Malinké ou un Peulh gouverne, ce n’est pas important, l’essentiel, c’est qu’il soit le meilleur des Guinéens.
Dans le but de créer des divisions ethniques, ils sont allés jusqu'à dire que Seyfoulaye Diallo (Ndlr : la deuxième personnalité de l’Etat sous la 1e République, et président de l’assemblée territoriale qui a écrit le 1e discours adressé à De Gaulle), était le valet de l’ethnie mandingue. Cela m’a fait mal parce que Seyfoulaye a été un grand monsieur qui a tant lutté pour ce pays. Jamais, vous ne verrez ces gens qui se disent aujourd’hui leaders, parler de cet homme. C’est de la malhonnêteté ! Ils se sont servis avec Conté, en étant son valet, pour escroquer, pour piller le pays ! Si jamais, on faisait les audits comme il le fallait, ils allaient avoir la tête très basse aujourd’hui. C’est dommage que Dadis n’ait pas pu faire ce qu’on lui demandait.
‘Dadis a commis beaucoup d’erreurs, trop même. D’abord, il est tombé comme un cheveu dans la soupe. Ensuite, il a été excessif. C’est un inculte, il ne connaît rien’
Wal Fadjri : Faisiez-vous partie de ceux qui, au début, ont soutenu la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara ?
Hadja André Touré : Je n’ai pas de parti pris ni de soutien, car je suis restée spectatrice pour mieux observer. Je suivais à la télévision l’évolution de la situation guinéenne comme tous les citoyens. Au départ, on a espéré que la junte pouvait faire quelque changement, mais ils ont vite dévié et cela est intervenu très tôt.
Wal Fadjri : A votre avis, quelle a été son erreur ?
Hadja André Touré : Il a commis beaucoup d’erreurs, trop même. D’abord, il est tombé comme un cheveu dans la soupe. Ensuite, il a été excessif, il n’a pas essayé de comprendre. Je pense que c’est un inculte, il ne connaît rien. Et c’est malheureux, car s’il avait suivi sa feuille de route, il aurait pu s’en sortir grandi, car les gens ont apprécié au départ mais, très tôt, il y a eu des dérives. D’après ce qu’il a expliqué - parce que j’ai entendu Dadis lui-même dire que sa venue a été préparée par Conté - sa venue n’a pas été spontanée. Je crois qu’il avait pour instruction de protéger la famille de Conté après sa mort.
Wal Fadjri : Lors du 4e symposium international des clubs Ahmed Sékou Touré tenu à Lomé du 1e au 2 octobre 2009, vous aviez déclaré : ‘La notion d’ethnie ne doit pas être le leitmotiv des hommes politiques en ce qui concerne la gestion du pouvoir. C’est pourquoi nous souhaitons qu’il y ait un homme rassembleur capable de redresser la situation’. Cet homme peut-il être Sékouba Konaté ?
Hadja André Touré : Honnêtement, je ne connais pas l’homme et même si je connaissais ses parents, Sékouba lui non, car il était assez jeune. Pour le moment, il a pris des positions qui donnent espoir à la Guinée, reste à voir s’il aura la force de poursuivre. Sa manière de faire est convaincante. D’abord, contrairement à Dadis, il a donné plus de pouvoir au Premier ministre. Ensuite, il veut s’atteler à la réorganisation de l’armée, ce qui est une tache noble et pas facile. En effet, depuis la prise de pouvoir par le général Conté, on a eu un pouvoir militaire où les recrutements se faisaient n’importe comment. Il fut un moment où on demandait aux familles de donner leurs enfants pour un enrôlement et c'était une aubaine pour se débarrasser des plus encombrants. Ainsi l’armée guinéenne a perdu tout son sens de la moralité, faute de formation. D’ailleurs, Sékouba Konaté a dit qu’’un soldat qui n’est pas formé, devient un assassin potentiel’ et c’est la réalité. Si on n’arrive pas à redresser l’armée, il est impossible que les choses changent.
Wal Fadjri : Que vous inspire le scénario de sortie de crise avec Jean Mari Doré à la Primature ?
Hadja André Touré : Concernant ce scénario de sortie de crise, je trouve que c’est aberrant de vouloir organiser rapidement des élections présidentielles. La priorité n’est pas l’élection présidentielle. On ne peut pas aller à l’élection présidentielle d’ici six mois sans aucune structure. Il est impossible de tout reconstruire d’ici quelques mois. Il n’y a pas d’Etat en Guinée, car tout a été détruit : la justice, l’armée, la santé, l’éducation, etc. Il n’y a même pas de constitution, encore moins de Parlement dans ce pays. D'ailleurs celui qui sera élu, il le sera sur quelle base ? Et sur quoi va-t-il se baser pour travailler ? Alors, je pense qu’il faut débuter par l’essentiel, en commençant par le début, c’est-à-dire en se dotant d'une constitution d’abord. De plus, avant les élections présidentielles, il doit y avoir des consultations primaires dans les communes. Partir du chaos et aller directement aux présidentielles, me paraît insensé. En ce moment, la Guinée est réduite à ses ethnies, car il n'y a pas d’idéologie ni de lois, encore moins de conventions sociales qui unissent ses peuples. C’est mon point de vue en tant que citoyenne, car je n’ai pas de pouvoir et je me suis retirée de tout depuis la mort de mon mari.
Toutefois, je souhaite que le Premier ministre réussisse et qu’il donne la main à toutes les sensibilités du pays. Des forces vives aux syndicats, en passant surtout par les jeunes qui doivent, eux aussi, êtres associés au processus. Les leaders doivent savoir dérouler des programmes nationaux qui mobilisent l’ensemble du peuple sans que cela ne soit autour des problèmes ethniques.
Wal Fadjri : Le peuple guinéen connaîtra-t-il un jour l’évolution qui lui permettra de dépasser les considérations ethniques au profit de l’intérêt général ?
Hadja André Touré : Je le souhaite de tout mon cœur et je pense que cela est possible, malgré tout ce que le peuple guinéen a enduré, surtout ces derniers mois. On pensait même que le pire allait se produire. Cette formation qu’ils ont reçue dès le début de l’indépendance, qu’on le veuille ou non, les Guinéens la gardent en eux. Il y a certains réflexes que le peuple détient toujours. Ce qui me donne de l’espoir, ce sont les associations de promotion nées de la formation milicienne du camp Nkrumah. Ces associations composées d’universitaires nationaux et de l’extérieur ne tiennent pas compte de l’ethnie ni de la religion et cela constitue quand même un brin d'espoir et montre que, quelque part, il y a de la résistance. Nous devons dépasser ce problème ethnique. Tant qu’il y aura la lutte ethnique, nous n’avancerons pas, car on ne voit plus la valeur des gens, mais leurs appartenances ethniques.
Je prie Dieu pour qu’il donne la raison aux leaders politiques guinéens afin qu’ils mettent l’intérêt de la Guinée au-dessus de leurs intérêts. Ils ont largement bénéficié de faveurs dans le gouvernement de Conté, ils en ont beaucoup profité, alors qu’ils se contentent de cela.
Propos recueillis par Abdoul Aziz AGNE & Abdourahmane Bâ (Stagiaire)
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