Un tiers des vols les plus fréquentés dans l'UE disposent d'une alternative en train de moins de six heures et leur interdiction permettrait d'économiser 3,5 millions de tonnes de CO2, selon une étude publiée mercredi par Greenpeace, qui appelle à "changer radicalement notre façon de nous déplacer".
Jugeant "nécessaire" une réduction du trafic aérien, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, l'ONG appelle à "redynamiser le transport ferroviaire", "parent pauvre des politiques publiques européennes".
Les vols de moins de 1.500 kilomètres représentent un quart des émissions du secteur aérien européen, constate l'ONG dans cette étude commandée au cercle de réflexion OBC Transeuropa.
Or 51 des 150 vols court-courrier les plus fréquentés dans l'Union européenne (hors liaisons insulaires), soit 34% d'entre eux, disposent déjà d'une alternative ferroviaire de moins de six heures.
Les trois liaisons les plus fréquentées dans l'UE (Paris-Toulouse, Paris-Nice et Athènes-Thessalonique) en font partie.
L'étude ne précise pas la proportion de passagers empruntant ces liaisons aériennes pour des correspondances.
Vingt-et-une liaisons disposent même d'une alternative ferroviaire en moins de quatre heures, y compris pour certaines liaisons internationales comme Amsterdam-Paris, Amsterdam-Francfort, Bruxelles-Francfort et Paris-Francfort, note le rapport.
Plus d'un quart (27%) des 150 liaisons les plus fréquentées disposent par ailleurs d'une alternative en train de nuit direct en 2021.
"La réduction du trafic aérien est incontournable pour tenir les objectifs climat de l'Accord de Paris, et la suppression des vols courts constitue un premier pas à cet égard", plaide-t-elle.
Le bénéfice climatique de la décision française d'interdire les liaisons aériennes intérieures, hors correspondances, lorsqu'il existe une alternative en train en moins de 2h30 est selon Greenpeace "trop limité".
Le secteur aérien mondial a émis 900 millions de tonnes de CO2 en 2019, soit environ 2,5% des émissions mondiales.
Greenpeace convient que "la limitation des vols courts (moins de 1.500km), nationaux et européens, ne suffira pas à mettre le secteur aérien sur les rails de l'Accord de Paris (mais) il s'agit d'un point de départ non négligeable".
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