Soupçonné d'être impliqué dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, Isaac Kamal, un septuagénaire naturalisé français et résidant près de Troyes, a été placé sous contrôle judiciaire. Sa mise en examen fait suite à une plainte déposée en 2009. Il avait été condamné par contumace en 2003 par un tribunal rwandais.
Un homme né au Rwanda en 1949, soupçonné d'être impliqué dans le génocide des Tutsi, a été mis en examen, jeudi 16 septembre, par un juge d'instruction parisien, notamment pour "génocide" et "crimes contre l'humanité", a indiqué le parquet national antiterroriste (PNAT).
Visé par une information judiciaire ouverte en 2009, Isaak Kamali a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon le communiqué du PNAT, qui confirme une information du Parisien, il lui est reproché "son implication dans le génocide des Tutsi commis en 1994 au Rwanda, notamment sur le ressort de la préfecture de Gitarama". Contacté par l'AFP, son avocat n'a pas souhaité faire de commentaires.
Le PNAT, qui suit aussi les dossiers de crimes contre l'humanité, indique qu'il a contesté les faits qui lui sont reprochés lors de son interrogatoire de première comparution devant le juge d'instruction.
Un septuagénaire naturalisé français et résidant près de Troyes
"C'est une surprise tellement le dossier est ancien", a réagi auprès de l'AFP Alain Gauthier, cofondateur du Collectif des parties civiles du Rwanda (CPCR), qui avait porté plainte en février 2009 contre lui.
"Est-ce que suite aux promesses d'Emmanuel Macron" de poursuivre les génocidaires réfugiés en France, "les choses vont s'accélérer ?", s'est-il interrogé. "Nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle, même si nous sommes loin de la cour d'assises".
Isaac Kamali est un septuagénaire naturalisé français et résidant près de Troyes (Aube), d'après une source proche du dossier. Il avait été condamné par contumace en 2003 par un tribunal rwandais à la peine de mort, mais cette peine a ensuite été "anéantie" en raison de changements dans la loi rwandaise, selon la plainte de la CPCR consultée par l'AFP. Il est toutefois ensuite resté dans le viseur de la justice rwandaise.
En 2008, il avait été arrêté à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle alors qu'il rentrait des États-Unis et Kigali avait réclamé son extradition, une demande rejetée par la justice française.
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