Il suffit alors de museler par toutes les voies légales et illégales le citoyen, les médias et s’appuyer sur les sociétés de communication « faiseurs d’images » pour que la communauté internationale, frileuse quand il s’agit de choisir entre droits humains et intérêts bien partagés, fasse la sourde oreille et opte pour une diplomatie du statu quo. La liberté d’expression est tolérée tant que l’on a la décence de ne pas en user.
Ainsi, la résolution des conflits en Afrique tant au niveau local que continental semble suivre une trajectoire qui consiste moins à résoudre les conflits de manière permanente que de leur trouver une solution temporaire, permettant de revoir la situation au moment dit opportun afin de la faire évoluer en fonction d’un jeu subtile de don et de contre-don. Selon un proverbe Africain, « on peut enterrer un cadavre, mais on ne peut PAS enterrer une palabre ». Le règlement des différends ne peut donc avoir lieu de manière définitive qu’avec la mort des protagonistes eux-mêmes, favorisant au passage la position des acteurs vivants. Le conflit n’est donc pas réglé. Le processus de négociation et de médiation permet ainsi de ne pas laisser la situation atteindre des points de non-retour où l’affrontement physique devient inéluctable. La négociation-médiation ouvre le champ à toutes les possibilités de revirements et de changements d’alliances. Ceci semble inconcevable dans le principe pour l’esprit « rationalisé » où les avancées réelles sont transcrites et les protagonistes sont censés y adhérer.Pourtant, en Afrique, la plupart des accords, plus particulièrement ceux dictés de l’étranger, subissent invariablement les mêmes sorts et sont rediscutés ad æternam.
L’exemple de la Côte d’ivoire est assez éloquent puisque la discussion est maladroitement partie de la France, ex-colonie, et s’est poursuivie en Côte d’ivoire, avec des allers retours multiples plus discrets entre le Togo, le Burkina Faso, le Mali, le Nigeria pour s’attarder au Ghana, puis en Afrique du Sud avant d’aller graduellement se perdre dans les méandres des Nations Unies. En filigrane, la médiation in fine du Président sud-africain Thabo Mbéki en Côte d’ivoire a souffert principalement du non-respect de la mise en œuvre des accords par certains des protagonistes qui semblent-ils avaient peu de chance de sortir victorieux d’un processus électoral non clairement définis et précipités. Mais, la guerre de leadership que se livrent les Présidents sud-africain et nigérian en sous-main pour un leadership sur le continent africain et une place au Conseil de Sécurité de l’ONU ne sont pas étrangers aux ratés dans la médiation en Côte d’ivoire. En plus, faut-il croire que le succès de la négociation-médiation du Président sud-africain dans ce pays pourrait sonner le glas d’une certaine "Françafrique" ? La possibilité ne peut être exclue. Heureusement, les protagonistes du jeu politique ivoirien ont fini par comprendre que sans un accord fondamental en interne et entre acteurs ivoiriens, la dynamique des interférences positives des Nations Unies, des pays amis et des organisations citoyennes ne peuvent apporter aucune valeur ajoutée réelle.
En effet, la gestion télécommandée sous forme d’interférences et d’influences par des puissances extérieures de la crise ne peut être occultée. C’est le cas avec le Niger et La Guinée-Conakry. Les négociateurs et médiateurs qui travaillent en Afrique devraient se rappeler le proverbe du peuple Basonge du Congo démocratique : "Le coucher du soleil ne signifie pas sa fin ultime". La négociation et la médiation à l’Africaine semblent, encore de nos jours, reposer inconsciemment sur ce concept de la nécessité de privilégier d’abord la paix sociale in fine quel qu’en soit le coût, y compris toutes entorses à la justice, aux droits humains et au processus démocratique permettant de sélectionner les représentants des citoyens. Les sanctions individuelles ciblées de l’ONU contre ceux qui "entravent" le processus de paix peuvent contribuer à accélérer les compromis. Encore faut-il que certains médias nationaux et internationaux ne deviennent pas de simples instruments de propagande des positions des protagonistes les plus influents financièrement et militairement.
Sur un autre plan, l’exemple du Togo (période pré et post-électorale mars/juillet 2005) démontre bien le jeu subtil des alliances sous-régionales entre dirigeants politiques. L’objet de la négociation-médiation au Togo n’était pas de satisfaire les critères de justice. D’ailleurs le conflit ouvert et public entre Alpha Omar Konaré, ex- président de la Commission de l’Union africain et Olusegun Obasanjo, ancien Président nigérian, Président en exercice de l’UA était symbolique. Le dernier a clairement et sans ménagement rejeté la proposition du premier laquelle consistait, en toute légalité, à envoyer un médiateur au Togo. Pour préserver une paix des cimetières, les chefs d’État de la sous-région se sont, de manière unanime, alignés sur la position du Président de l’Union africaine et ont avalisé des élections présidentielles et une légitimité usurpée au Togo. Toutes les crises n’ont pas pour objet d’être solutionnées selon des critères éthiques, ni de manière définitive mais plutôt par des successions de solutions de court terme. La consolidation d’un tel système se fait dans le cadre d’un réseau d’alliances où dons et contre-dons permettent une lecture ambiguë de la recherche de la paix pour tous.
Officiellement et sans pression de la communauté internationale, le gouvernement togolais, après un an de discussions infructueuses avec une opposition togolaise encore à la recherche d’une unité d’action introuvable, a initié en avril 2006, unilatéralement, un dialogue inter-togolais sur une période de 15 jours. La présence d’un médiateur-facilitateur ne sera requise que sur les points où le consensus ne sera pas trouvé. Le problème d’autodétermination du peuple togolais remonte à l’interruption par un coup d’État en 1963 de l’expérience démocratique. De multiples entorses et des modifications intempestives à la Constitution togolaise votée par référendum en 1992 sont de nature à empêcher l’expression naturelle du peuple. Ne pas donner du temps au temps pour faire progresser sereinement le dossier épineux et complexe togolais ne permet pas de croire à une adhésion de l’ensemble des protagonistes. Les voies menant à une réconciliation réelle pourraient passer alors par trois grandes étapes :
(1)-un dialogue inter-togolais pour retrouver la confiance entre acteurs politiques ;
(2)-un dialogue citoyen élargi pour retrouver la confiance entre les acteurs togolais et la communauté internationale offrant un nouveau "contrat social de confiance" basé sur une feuille de route ; et
(3)-un forum de réconciliation nationale suivi par la mise en place d’un gouvernement de transition bénéficiant de l’adhésion de l’ensemble des protagonistes.
La diplomatie à l’Africaine réintègre dans le processus moderne le facteur temps, perdu au cours de l’évolution de la palabre de la période précoloniale. En abusant de ce facteur tout en considérant comme secondaire l’objectif de paix sociale pour tous, la diplomatie à l’Africaine s’illusionne en faisant avaliser un statu quo basé sur la force et le déficit démocratique. Les mises entre parenthèses prolongées des injustices, des diverses entorses aux droits humains et à l’éthique et le silence prolongé sur l’impunité constituent alors de véritables bombes à retardement, consolidant les régimes répressifs sous des apparences démocratiques, légitimés parfois par une communauté internationale et une communauté africaine régionale ne souhaitant pas déroger d’un cadre stratégique global qui souffre souvent de dysfonctionnements graves et de difficulté d’adaptation aux évènements. En effet, les régimes et dirigeants politiques bénéficiant indirectement de cette caution discrète des pays riches ne mettent généralement pas en pratique des politiques qui peuvent gêner les puissances amies. Paradoxalement, c’est justement cette attitude qui est fondatrice de crises futures.
Il faut donc sortir de ce nouveau dualisme improductif où la résolution des différends n’arrive plus à se faire directement entre les protagonistes par la négociation. Un intermédiaire investi par les partis en conflits doit pouvoir organiser la médiation.
Ainsi, la solution immédiate et première, à savoir "l’immédiation", n’étant plus possible, la médiation tend à servir de solution à "l’automédiation" à savoir la négociation sans médiateur. Il s’agit, grâce au temps, de revaloriser les aspirations des citoyens, la différence, l’altérité et la relation pour retrouver des repères communs à des fins de revitalisation de la participation constructive, de l’unité minimaliste servant de plateforme commune pour une refondation démocratique. Cette plateforme devient indispensable pour bâtir un semblant de réconciliation et d’unité éclatée. Moderniser la pratique de la négociation et de la médiation suppose qu’il soit fait appel à des gens du dedans comme à ceux du dehors. Le principe du médiateur "Zorro" ou "expert" doit être systématiquement aboli en Afrique. Les connotations avec des puissances extérieures non neutres sont trop évidentes et les résultats ne peuvent qu’être mitigés. La médiation passe par une équipe de personnalités nouvelles, non directement impliquées dans le conflit et n’ayant pas pour ambition de profiter de la position de médiation pour satisfaire des ambitions personnelles comme le cas avec le Président Gambien Yaya Jammeh. La présence de nombreuses personnalités nationales comme de la Diaspora, à l’abri des pulsions alimentaires et de la ventrologie, sera préférée.
La Commission de l’Union africaine, notamment son conseil de paix et de sécurité (CPS), devra être saisie du dossier afin de réunir, en appui au CPS, une équipe d’acteurs indépendants pour formuler des solutions pratiques tant sur le court terme que sur le moyen et long terme. Cette équipe de négociateurs doit être constituée dans la mesure du possible de personnalités ayant fait preuve de leur attachement à l’éthique par leurs expériences. La Diaspora africaine devra nécessairement être représentée et la parité homme-femme respectée. Cette équipe "apolitique" pourrait s’intituler le "Groupe de réflexion et d’audition" et serait chargée au cours de tout le processus de négociation de conduire les auditions avec tous les protagonistes qui se seraient déclarés officiellement comme parties prenantes aux discussions et devraient nécessairement accepter dès le départ une date butoir pour clore la médiation. L’audition des protagonistes et les solutions proposées par les uns et les autres doivent nécessairement être notifiées par écrit et faire l’objet d’une prise en compte dans le consensus final où l’adhésion devra devenir automatique afin de faciliter la mise en œuvre et le respect des propositions par tous les protagonistes.
C’est ce paradigme ancien où les valeurs négociées priment sur la loi du plus fort qu’il convient de retrouver afin de modifier de manière pacifique les équilibres glissants qui fondent le socle social de toute société. La seule répression-sanction par les institutions juridiques est insuffisante et annihile le rôle constructeur de la prévention. La négociation-médiation peut aussi être mise en œuvre bien avant le différend et le conflit ouvert. Le rôle de l’État médiateur ne peut se substituer à celui du chef du village de la période précoloniale.
2. La crise de l’État médiateur : juge et partie ?
La médiation en Afrique et dans le cas précise du Sénégal se fait en général avec l’État. Ce dernier ne peut pourtant être juge et partie. L’exemple parfait de la crise au Soudan pourra partiellement servir d’illustration.
Selon le journal le Monde, le conflit au Darfour oppose depuis février 2003 les troupes soudanaises soutenues par leurs milices Janjawids aux rebelles, lesquels réclament le développement de cette région désertique. Le conflit a fait au moins 70 000 morts, en majorité des civils, et 1,6 million de déplacés ou réfugiés, selon l'ONU. Un accord de cessez-le-feu, première étape du processus de paix engagé par l'UA, fut signé en avril 2003 à N'Djamena, au Tchad. Plusieurs négociations ont suivi depuis dans la capitale Nigériane, Abuja. La conférence de paix qui s’est tenue à Abuja les 11-13 décembre 2004 et qui portait sur le conflit du Darfour au Soudan s’est soldée par un échec après le rejet par les rebelles d'une ultime médiation Libyenne et de l’Union africaine.
Que faire dans une négociation-médiation lorsqu’à la troisième session des négociations, deux délégations "rebelles" protestant contre l'offensive gouvernementale en cours dans le sud du Darfour quitta la table de négociation ?
L’Union africaine, en charge de la médiation, avait déployé des responsables militaires dans la province aride de l'Ouest du Soudan lesquels purent attester de la reprise des combats à l’époque, notamment dans le Sud, autour de la ville de Labado, théâtre d'une offensive des troupes soudanaises quelques semaines auparavant. Bien que la commission de l’Union africaine soit mandatée pour servir de Secrétariat à l’UA, c’est le président de l'Union africaine, le chef de l'Etat Nigérian, Olusegun Obasanjo, qui menait en fait la négociation.
Même en mandatant une délégation Libyenne pour mener une médiation de la dernière chance, les délégués rebelles quittèrent purement et simplement la table de négociation et Ahmed Tugod, le porte-parole du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), qui s'exprimait également au nom de l'autre mouvement rebelle du Darfour, le Mouvement pour la libération du Soudan (SLM) déclara : "Nous avons clairement indiqué qu'en ce moment précis, nous n'avons pas besoin d'une nouvelle initiative… Faire intervenir la [Libye] revient à créer un nouvel organe hors du mécanisme déjà existant. Il n'est nullement besoin d'un nouveau mécanisme et… le gouvernement soudanais doit replier immédiatement ses troupes sur leurs positions originales, celles qu'elles occupaient au moment de la signature du cessez-le-feu en avril 2003."
La délégation soudanaise aux pourparlers exprima, en revanche, son plein soutien à l'intervention Libyenne. "Nous, gouvernement du Soudan, appuyons pleinement l'initiative Libyenne visant à faciliter la paix, le cessez-le-feu et l'amélioration de la sécurité sur le terrain et à avancer vers une solution globale pour le Darfour", déclara à la presse Majzoub Al-Khalifa, chef de la délégation de Khartoum à Abuja.
La Libye, bien que mise en cause par les groupes rebelles, en qualité de "médiateur" a notamment proposé, avec l'appui du Nigeria et du Tchad, que toutes les parties s'engagent à cesser immédiatement le feu sur tous les fronts, conformément à l'esprit et à la lettre de l'accord qu'elles ont signé à N'Djamena le 8 avril, et qu'elles se retirent simultanément des positions qu'elles ont occupées depuis cette date. Un contrôle conjoint regroupant les belligérants et les médiateurs (UA, Libye, Commission du cessez-le-feu) devrait permettre de clarifier la situation. Cette situation d’impasse n’a pu véritablement se résoudre qu’avec la transmission du dossier au niveau des Nations Unies, où les pressions américaines et de l’union européenne ont permis de faire avancer le dossier. Pour éteindre le rapport de force, il a fallu donc faire appel à la puissance de la communauté internationale pour trouver des compromis et stabiliser des équilibres glissants.
La multiplicité des centres de négociation et de décision tend à brouiller le rôle intrinsèque de l’État. La crise elle-même relève d’un déficit de régulation sociale et des effets collatéraux d’une prospérité économique asymétrique et mal partagée. La représentativité imparfaite des populations conduit certains éléments, disposant d’une capacité de nuisance, à s’inviter à la table des négociations. Pourtant, les règles de la médiation, bien qu’institutionnalisées, peuvent ouvrir la voie à des exceptions avec l’appel au secours lancé à la Libye par le Président en exercice de l’Union africaine dans le cas du Darfour. Les entraves au déroulement des pourparlers ont été identifiées mais il faut croire que le recours à la force militaire pour imposer la paix des cimetières fut mené de front par les troupes gouvernementales et n’a pas été mis en cause par la médiation. Ainsi, lorsque la médiation est sujette à une forme d’allégeance au médiateur en dernier ressort, il est difficile pour un médiateur représentant un autre État de mettre en cause un acte commis par un État ayant pris part à la table de négociation.
Les limites de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un État sont apparentes et les prises de liberté par rapport aux positions négociées conduisent inéluctablement les négociations à l’impasse.
Le rôle de négociateur confié à un État en Afrique pose problème compte tenu de l’histoire officieuse et officielle d’entraide entre les dirigeants des Etats africains. La dilution du monopole de la diplomatie officielle doit être prise en compte. Il convient alors d’associer des acteurs non étatiques, voire leur confier purement et simplement le travail du Groupe de réflexion et d’audition permettant d’entamer les négociations et médiations sur des bases plus transparentes et des repères communs.
L’État africain devrait se déclarer incompétent pour le règlement de différends inter-Etats ou même à l’intérieur d’un même État si l’objectif affiché est de construire une paix durable avec des acteurs-belligérants pacifiés. On ne peut toujours utiliser l’ONU comme médiateur en dernier ressort compte tenu des moyens limités tant dans le financement que dans le temps nécessaire pour son intervention. Par ailleurs, l’ONU reste une organisation inter-étatique, soumise à des pressions des États les plus puissants du monde. Ceci peut aller jusqu’à limiter les actions de l’ONU. En effet, malgré une décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réuni le 10 mars à Addis-Abeba sur la question du Darfour où il a été question de prolonger jusqu’en septembre 2006 la Mission de l’Union africaine au Soudan à une mission des Nations Unies, le Gouvernement soudanais ne semble pas très favorable à laisser les troupes des Nations Unies prendre la relève des troupes de l’Union africaine.
En fait, il est clair que la médiation onusienne n’est pas la bienvenue puisque le gouvernement soudanais rappelait d’après Abou Zaid al-Hassan, ambassadeur du Soudan en Ethiopie et représentant permanent à l’UA que "l’ONU ne pourra pas envoyer de forces de paix au Darfour sans l’accord du gouvernement soudanais". Une feuille de route portant sur au moins trois points épineux pourrait alors permettre de "débloquer" la situation avant septembre 2006. Il s’agit de :
l’accord de paix pour le Darfour,
(1)-le respect de l’accord de paix du 8 février 2006 signé à Tripoli entre le Tchad et le Soudan mais non respecté depuis puisque les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir des dissidents à leur frontière commune et de se déstabiliser mutuellement ;
(2)-une nouvelle définition de la non-ingérence pour permettre au Soudan d’accepter à partir de septembre 2006 que les troupes de l’ONU prennent la relève de celles de l’UA estimées actuellement à 7 000 hommes déployés, mais paralysés par un manque de ressources financières et techniques. Les besoins mensuels exprimés par le Président de la Commission de l’UA sont de 22,8 milliards de $ US, et
(3)-une révision du mandat des troupes limité à l’observation et à la protection des observateurs internationaux.
Face à ces chiffres astronomiques, il faut se demander si ces sommes ne gagneraient pas être englouties dans une distribution directe aux pauvres et laissés-pour-compte du Darfour et d’ailleurs. D’après les Nations Unies, le conflit au Darfour touche 3,5 millions de personnes, dont 1,8 ont été déplacés et 200 000 réfugiés au Tchad avec un nombre de morts oscillant entre 300 et 400 000 morts. La médiation à l’Africaine se doit d’éviter d’associer l’État comme juge et partie. Mais en contrepartie, la communauté internationale ne peut continuer ad eternam à cacher ses interventions non dénuées d’arrière-pensées d’appropriation des réserves pétrolières du Soudan sous le drapeau de l’ONU. Il suffit pourtant à la communauté internationale d’accepter de former, d’offrir les équipements adéquats et de financer des troupes de l’UA d’environ 30 à 40 000 hommes sans oublier de modifier le mandat de la mission pour que la médiation ait des véritables chances de succès. Mais les rapports de force et les manifestations de puissance semblent pour le moment primer.
3. La médiation par institution interposée : vers une "troïkas plus 1"
Depuis 1996, l’Union européenne a choisi une approche régionale pour la prévention, la gestion et le règlement de crises en Afrique. Chaque année, une rencontre dite "troïkas" au niveau ministériel a lieu. Luxembourg a accueilli en mai 2005 la septième réunion annuelle et la prochaine est prévue à Vienne en Autriche en mai 2006. Tout y passe dans le cadre d’une approche régionale à savoir :
-l’intégration économique avec la mise en place d’une zone de libre-échange et un projet d’union douanière en 2007 ;
-le renforcement des institutions de la CEDEAO ainsi que des capacités en matière de prévention et de gestion des conflits manifesté par un « assistant technique de l’UE » auprès du secrétaire exécutif de la CEDEAO
le transfert de compétences à la CEDEAO dans son rôle de médiation lors des crises dans la sous-région (Côte d’ivoire, Libéria, Guinée Bissau et Togo) ;
-la lutte contre la diffusion illicite d’armes légères avec à la clé la création d’une "unité armes légères" placée auprès du secrétaire exécutif de la CEDEAO et intégrant les dossiers des affaires politiques, de défense et de sécurité ainsi que tout le dossier de l’environnement juridique nécessaire pour soutenir une véritable action de prévention au niveau des mouvements transfrontaliers;
-la lutte contre la criminalité, les grands trafics et le blanchiment d’argent;
les dossiers touchant au soutien à la démocratie et son enracinement.
S’il faut louer ces efforts de coopération régionale, le fait que le secrétaire général de la CEDEAO se retrouve "assisté" par des "experts occidentaux" sur des questions aussi sensibles avec à la clé près de 120 millions d’Euros alloués au titre du 9e Fonds européen de développement dans le cadre du partenariat UE-CEDEAO pose le problème de l’indépendance et l’ingérence dans les "affaires régionales africaines sous le couvert du partenariat".
Favoriser la paix et la sécurité est un préalable indispensable pour soutenir le processus du développement et du progrès. Mais les arbitrages comme ceux opérés au Togo par la CEDEAO et le rôle de l’ONU qui semble subordonné à ce que les États membres les plus influents dans la zone veulent bien lui confier à faire, posent le problème sous la forme de l’exclusion de la dimension citoyenne. En effet, les actions citoyennes de la société civile, plus flexibles et plus proches des populations ne sont nullement prises en compte. En faisant confiance sans état d’âmes aux institutions sous-régionales, l’UE et l’ONU s’éloignent souvent de la réalité des évènements et de la vérité des faits. Dans les cas de dysfonctionnement graves et non assortis de sanctions, ce ne sont pas les 250 millions d’Euros opérationnels depuis 2004 et mis à disposition par l’UE à la demande de l’UA comme facilité de soutien à la paix pour l’Afrique qui pourront permettre, entre autres, de :
-mettre fin à l’impunité en Afrique,
-de faire respecter les embargos sur les armes ;
-de lutter contre la prolifération des armes de petits calibres...
La solution passe par une refondation démocratique et une volonté réelle des Etats-Unis, de l’Union européenne et des dirigeants africains eux-mêmes d’organiser sans arrière- pensées la représentativité des peuples tant au plan national qu’au plan régional. A défaut, les soutiens peuvent conduire parfois à renforcer des poches d’autocratisme assorti d’un déficit démocratique aigu.
Dès lors, l’objectif du partenariat à trois doit être complété par l’intégration des organisations citoyennes. A défaut, il est plus question plus de traiter les symptômes que de trouver des solutions pérennes en refusant de s’attaquer à la cause des problèmes et des conflits en Afrique. Avec l’interdépendance grandissante entre les économies, un véritable partenariat stratégique et institutionnel entre l’ONU, l’Union européenne et les institutions africaines régionales, au lieu de contribuer à asseoir la maîtrise du destin de l’Afrique par les populations africaines, se contente d’en faciliter la sous-traitance à des acteurs non élus et représentants souvent des États souffrant de déficit démocratique et de gouvernance à l’emporte-pièce.
Peut-être qu’il convient de se souvenir du discours de Mme Jendayi Frazer, Secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines, portant sur la diplomatie transformatrice et "l'ordre du jour des États-Unis en Afrique", qui rappelle que l’Occident ne détient pas la solution de tous les problèmes et que la politique américaine sous l’impulsion du Président George Bush tendait à "faire confiance aux responsables locaux (...) pour mettre au point les solutions les mieux adaptées à leurs besoins". Les Etats-Unis souhaitent de plus en plus coopérer avec "ceux qui sont les mieux placés pour changer leur propre société". En conséquence, le principe directeur de tous ces programmes américains, a rappelé Mme Frazer, est "de faire des choses non seulement pour les gens, mais avec eux".
4. L’influence sans la puissance : promouvoir les repères communs
L’Etat qui était censé assurer la fonction sécuritaire de par sa légitimité n’arrive plus à répondre aux demandes de régulation sociale et d’organisation de la cohésion sociale tant à l’intérieur qu’au-delà de ses frontières. Les populations mettant en cause souvent la légitimité des acteurs étatiques, mais empêchées de s’exprimer librement, tendent à céder au fatalisme ou à laisser des bandes armées incontrôlées se faire justice. A ce titre, si des mouvements jusqu’au-boutiste se mettent à trouver des relais vers des bandes terroristes assoiffées de déstabilisation, les ex-puissances coloniales en porteront l’essentiel de la responsabilité, sans compter le coût de cette mal-gouvernance de l’avènement de la démocratie en Afrique.
Face à ces conflits d’implosion de la société postcoloniale en Afrique, il importe de retrouver des instruments associant des acteurs du secteur public et ceux émanant d’institutions non-étatiques pour retrouver une certaine crédibilité dans l’organisation de la négociation-médiation. La relation de dépendance entre les États à influence forte et ceux à influence faible font que les décisions et les résultantes des cycles de négociations et de médiation sont souvent connues d’avance. Mais, il arrive que des protagonistes dits "rebelles", soutenus ou pas par les forces de l’intérieur ou de l’extérieur, viennent brouiller les pistes en s’invitant à la table de négociation.
La conscience d’appartenir à un groupe commun vole en éclat et il est difficile souvent de définir clairement et de manière cohérente ce qui constitue le repère commun pour l’ensemble des protagonistes. De cet écueil naissent généralement des quiproquos annihilateurs de tous les efforts de médiation.
Il devient indispensable de promouvoir les repères communs avec des groupes de réflexion et d’audition pour évacuer le facteur bloquant que constitue l’asymétrie de puissance de l’État et son réseau d’allégeance.
Il importe d’organiser l’influence sans la puissance dans le cadre d’un processus constructif d’organisation de la négociation et de la médiation. Le financement peut devenir un facteur contraignant pour la partie la moins influente dans le processus. Les institutions-donateurs devront accepter le principe d’organiser des cycles de négociations où des représentants de la Diaspora pourront apporter leur connaissance des deux mondes et servir de pont entre les protagonistes. C’est d’ailleurs l’occasion de s’éloigner de la personnalisation des décisions et recommandations tout en offrant la possibilité de contribuer à la réduction du fossé entre les déclarations des dirigeants et la réalité des actes sur le terrain, tel que le perçoit le peuple-citoyen.
La violence sociale ne peut faire l’économie de la réflexion avec les représentants non étatiques de la société. La palabre à l’africaine, devenue négociation et médiation, ne peut occulter le temps comme facteur de construction des synergies et de la cohésion. Ainsi, les opérations dites « chirurgicales », consistant à enrayer la différence représentent des erreurs stratégiques, forment le creuset de « bombes à retardement » lesquelles apparaissent parfois plusieurs décennies après des négociations et médiations bâclées.
Le coût pour la société est trop important pour que l’institutionnalisation de la fonction de la palabre (négociation-médiation) en Afrique soit laissée dans les mains des seuls représentants des Etats. Des transferts de ressources adéquates doivent pouvoir être organisés pour permettre au niveau de chaque Etat africain, de constituer un « groupe de réflexion et d’audition » qui aura pour principale tâche d’institutionnaliser, de manière permanente, le règlement des différends à l’intérieur des Etats. Pour les volets régional, continental et global, une approche similaire peut voir le jour. Elle devra prendre en compte le changement de nature des conflits nationaux et internationaux en considérant que le mode de régulation traditionnel de la diplomatie officielle n’est plus suffisant quant il n’est pas tout simplement obsolète.
Ne pas prendre action relève de cette forme de rêve qu’est l’illusion où les ruptures et les recompositions des alliances et des allégeances tendent à faciliter l’avènement d’un processus de désagrégation social récurrent. La marge, c’est-à-dire, les acteurs que la globalisation et la société politiquement correcte ont mis de côté, ne souhaite plus être marginalisée. Le refus de prise en compte se solde par des mouvements spontanés de "ras-le-bol" et de destruction de biens publics et privés à l’instar des évènements de novembre 2005 des jeunes et des étrangers des banlieues défavorisées en France.
Il faut institutionnaliser l’identification de repères communs, les diffuser par un système d’influence sans puissance afin d’organiser la dissuasion plutôt que la provocation.
Toutes les tentatives d’intégration-exclusion où l’État cherchera à neutraliser plutôt que d’organiser le partage du pouvoir et de la cohésion sociale risquent d’être vouées à l’échec sur le long terme. L’exclusion ou l’éradication de la dissidence ne peut être conçue comme un instrument de négociation et de médiation. L’infinité d’acteurs et de paramètres ne doit pas empêcher d'aménager un principe de précaution pour éviter que le prix à payer pour l’échec d’un cycle de négociation-médiation ne soit tout simplement pas trop élevé.
La perception du risque peut d’ailleurs faire augmenter de manière exponentielle le besoin d’instaurer de manière permanente des institutions africaines de la palabre. Le principe de précaution, apparu récemment dans le discours occidental et la littérature juridique y afférente, était pratiqué dans la période précoloniale en Afrique. Il s’agissait déjà à l’époque d’organiser une gestion collective et préventive de l’explosion des risques et une prévisibilité des conflits latents afin de les éteindre par la parole. Oui, l’oralité n’avait pas besoin de la contractualisation à l’époque. Car in fine, il s’agit bel et bien de palabrer sur une révision du contrôle et des affectations des piliers sociaux d’une société moderne à savoir :
1. le contrôle sur la sécurité et l’organisation de la paix civile,
2. l’accès et la diffusion de la santé et du savoir ;
3. la maîtrise de la production, de la commercialisation et de la finance dans un réseau mondial où la compétition et la concurrence font office de règles du jeu
4. la transparence et la représentativité effective dans les institutions permanentes et ad hoc de l’information, de la négociation et de la médiation.
L’Afrique a toujours considéré la palabre comme le plus important des piliers sociaux. Elle en avait d’ailleurs acquis la maîtrise avant l’arrivée impromptue de la civilisation occidentale qui a opté pour la neutralisation-substitution des valeurs et des pratiques africaines. Il faut donc remettre en place, en les modernisant, des institutions pérennes et transparentes de la palabre africaine. Ce n’est qu’à cette condition que les trois premiers piliers sociaux auront un sens pour le citoyen africain.
Le don et le contre-don reprendront alors leur vrai sens, celui de neutraliser la valeur marchande de l’échange pour ne laisser transparaître que la symbolique de paix, de solidarité et de partage. La négociation et la médiation à l’Africaine méritent une seconde chance et peuvent contribuer à calmer l’incurie des politiques répressives utilisées pour le moment pour éradiquer la violence terroriste globalisée. Le don et contre-don supposent une croissance économique partagée et donc une révision des certitudes quant aux mécanismes de diffusion de la prospérité.
Renaissance d’un système d’auto-régulation de la paix
Réorganiser la négociation et la médiation comme un outil d’écoute et de recherche collective de solutions est un combat des temps modernes pour retrouver une vraie légitimité et dignité des peuples-citoyens africains. Le fort taux d’échec des médiations en Afrique provient du fait que les démarches de négociation-médiation ne sont pas fondées sur la construction de la confiance. L’État y est associé mais arrive avec un a priori basé sur la répression où les causes structurelles des différends sont évacuées.
La clé d’une médiation réussie réside dans la compréhension du différend et l’accord des belligérants sur le besoin de le résoudre pacifiquement. Des groupes de réflexion et d’audition institutionnalisés de manière permanente devraient contribuer à rendre plus effective cette phase critique de la négociation-médiation.
L’intégration de la Diaspora et des femmes dans le processus collectif de résolution des différends devrait permettre une gestion plus transparente et neutre vers une nouvelle dynamique de création de repères communs à des fins de cristallisation de la sécurité collective et de la paix dans une société ouverte. Le proverbe du peuple wolof au Sénégal rappelle que la palabre est la solution au conflit : "il n’y a pas deux personnes qui ne s’entendent pas, il y a deux personnes qui n’ont pas discuté."
Le défi pour l’Afrique réside dans la mise en œuvre de ce proverbe avec une multiplicité d’acteurs et de paramètres de lecture des différends. La médiation dans une telle configuration a plus de chance de succès si elle est menée de manière collective.
Les faiseurs de paix deviennent de facto des déflateurs de violence. Il s’agit bel et bien de la renaissance d’un système d’autorégulation qui ne peut que reposer sur le paradigme africain de la complémentarité des différences. Paradoxalement, ce processus d’organisation de la culture de paix tend à favoriser le processus d’intégration régionale et d’unification à terme des Africains. Il semble néanmoins que les dirigeants politiques, malgré les effets de manche ici et là, n’y soient pas aussi favorables qu’ils le prétendent.
Les efforts pour ramener la Paix en Casamance.
Les armes doivent céder le pas à la négociation pour arriver à une Paix durable
A part les armes meurtrières le facteur principal de la continuité de la guerre en Casamance c’est (l’argent) la corruption et le détournement des fonds publics destiné à servir la cause et non à corrompre les rebelles comme le font croire les soit disant négociateurs choisis par le Président Abdoulaye Wade.
Il y a manque d’hommes sérieux, honnêtes et intègres au Sénégal car la souffrance des uns est le bonheur des autres.
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La Sénégambie malheureusement manque d’artisans de la paix et de visionnaires crédibles et patriotiques qui de par leur travail pourront surmonter la violence en Casamance, le conflit sociale ou l’oppression à travers leur leadership moral, ceux qui pourront savoir "faire le plus ou le mieux contribué à la fraternité entre les nations Sénégambienne». On ne peut pas attribuer aux personnes choisies par le Président Wade et l’auto-designer homme de paix, le Président Yaya Jammeh qui malheureusement parraine la guerre et la violence en Casamance, obnubilé par le gain de l’argent, comme des hommes de paix car ces vendeurs de la mort manquent de qualités humanistes et de stratégie qui contribuera à instaurer la paix en Casamance et consolider l’unité nationale.
Heureux est l’homme qui lutte pour défendre les faibles et les pauvres, qu’Allah le tout puissant le garde en vie et le rend heureux sur cette terre sans le laisser tomber entre les griffes de ses ennemis.
C’est une fierté pour moi de pouvoir contribuer effectivement en disant la vérité avec sincérité ce dont beaucoup de Sénégambiens, même nos dirigeants politiques et religieux ont peur de parler pour des raisons et intérêts égoïstes, par des montages, des machinations et calomnies pour séparer les Sénégambiens. Cette haute trahison des confusionnistes et ennemies des pires espèces de l’unité Sénégambienne qui luttent pour faire échouer le plan d’action de libérer la Casamance et unifier la Gambie et le Sénégal, s’illustrent par le bafouement de tous les principes démocratiques, de liberté et de justice, abus de droit de l’homme, les reniements divers aux nobles objectifs de notre lutte pour libérer la Casamance et la Gambie du grip de la rébellion et du néo-colonisation, la violence, les assassinats, kidnappings, emprisonnement des opposants, la personnalisation du pouvoir, la vision mystique quant aux solutions à apporter aux problèmes concrets des masses, et toutes choses qui ont engendrer la démobilisation au sein du peuple Sénégambien.
Peuple Sénégambien combattant pour la liberté et la justice je lance un appel à toutes les forces et personnes démocrates à soutenir fermement mon action patriotique pour mettre fin à la dictature militaro-fasciste en Gambie afin de nous permettre d’entreprendre des mesures rectificatives tant attendues par tous les Gambiens et démocrates panafricanistes sincères qui nous permettront de travail dans le sérieux pour mieux rechercher la paix en Casamance.
A mes qualités de leader et secrétaire général de l’African Democratic Congress et militant Panafricaniste pour la paix, la liberté, la justice, la démocratie et l’état de droit je parle au nom des Sénégambiens opprimés et exploités.
Je souffre au nom des opposants et militants de droit de l’homme massacrés, encrassés, humiliés et confinés dans les geôles de notre terre sainte.
Je parle au nom des femmes et enfants Sénégambiens qui souffrent d’un système d’exploitation et d’oppression imposé par les males et le système néocolonial.
Je parle au nom de nos mères Africaines qui voient leurs enfants mourir dans une guerre injuste, de paludisme, le VIH/Sida, de diarrhée, de la faim et qui par manque d’éducation attendent de rejoindre cette armée des ignorants sans emploies.
Je parle aux noms des journalistes qui avec le terrorisme d’état sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois de chômage ou la prison.
Je parle au nom des pauvres paysans cultivateurs et travailleurs qui inhumainement meurent de faim, des maladies et de pauvreté, un laissez-passer national pour le voyage de non retour à leur demeure éternelle.
Je m’exclame au nom des chômeurs.
Je vibre au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands des kalachnikovs et voitures de luxes.
Je ne peux oublier ces soldats qui meurent dans une guerre civile injuste et les soldats de la junte en Gambie obéissant aux dictas et ordres du tyran Jammeh, qui le doigt sur la détente et savent que la balle qui va partir ne porte que le message de la mort à leurs frères et sœurs.
On attend maintenant plus que des mots et des sanctions inefficaces pour en finir avec ce régime... il faut aussi mettre sur le banc des accusés les nations qui soutiennent cette junte militaire en Gambie qui soutient cette guerre odieuse en Casamance.
10 Commentaires
Lass
En Décembre, 2010 (18:06 PM)Fifi
En Décembre, 2010 (18:09 PM)T-imam
En Décembre, 2010 (18:11 PM)Paris Barca
En Décembre, 2010 (18:14 PM)Gambienne
En Décembre, 2010 (18:21 PM)Chose
En Décembre, 2010 (19:41 PM)Et Nous Africanis
En Décembre, 2010 (22:55 PM)Bro
En Décembre, 2010 (09:23 AM)SENEWEB arrêter d'attiser le feu avec la Gambie!!
Colonisongambie
En Décembre, 2010 (10:39 AM)Il faut le tuer jammeh est un poison
Huhb
En Décembre, 2010 (18:08 PM)Participer à la Discussion