S'adressant à tous ceux qui veulent s'associer aux défenseurs des droits de l'homme en Gambie pour, selon lui, "déstabiliser le pays", le président Yahya Jammeh a proféré des meances de mort, lors d'une interview télévisée.
Le président gambien Yahya Jammeh a, dans une interview accordée lundi à la télévision d'Etat, menacé de mort ceux qui voudraient selon lui "déstabiliser le pays" en aidant les défenseurs des droits de l'homme.
"Ceux qui veulent collaborer avec ces prétendus défenseurs des droits humains et se figurent qu'ils seront défendus par eux se trompent. Si vous voulez déstabiliser ce pays, semer le trouble et faire souffrir mon peuple, je m'assurerai que vous êtes morts (. . . )", a déclaré le président.
"Si vous êtes un fauteur de trouble, éloignez-vous de ce pays. Si vous êtes anti-développement, quittez ce pays ou devenez une personne paisible", a dit Jammeh qui dirige le pays sans partage depuis 15 ans.
"Ce que je veux faire savoir très clairement à chacun et à ces prétendus défenseurs des droits de l'homme, c'est que je ne permettrai jamais à personne de déstabiliser ce pays au nom de la campagne pour la promotion des droits de l'homme" a-t-il insisté.
Médias sous pression
Yahya Jammeh, 44 ans, est au pouvoir en Gambie, petit pays anglophone semi-enclavé dans le Sénégal, depuis son coup d'Etat de 1994.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme et de la presse dans le monde dénoncent régulièrement la répression exercée à Banjul contre les médias indépendants. Ces médias privés travaillent dans un "climat très menaçant", selon Reporters sans frontières, depuis l'assassinat d'un journaliste en 2004 et la disparition d'un autre en 2006.
Le président avait gracié début septembre six journalistes détenus pour avoir critiqué ses propos, mais il avait aussitôt ordonné aux médias de ne pas être "irrespectueux" à son égard.
Les six journalistes avaient été condamnés à deux ans d'emprisonnement pour avoir publié, en juin, une déclaration du Syndicat des journalistes reprochant au chef de l'Etat des commentaires "provocateurs" et "inopportuns" sur l'assassinat en 2004 du journaliste Deyda Hydara
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