François Hollande s'est efforcé lundi de rassurer la Russie au début de sa tournée dans le Caucase, affirmant que le partenariat oriental entre l'Union européenne et des pays de cette région n'était dirigé contre personne.La crise ukrainienne trouve en partie son origine dans les négociations entre les Vingt-Huit et Kiev pour la conclusion d'un accord d'association, preuve que la Russie reste très attentive aux relations que nouent les anciennes républiques soviétiques avec les Occidentaux."Ce sont des démarches, des déplacements qui ne sont dirigés contre personne mais qui visent à renforcer les liens entre l'Europe, la France et des partenaires qui sont aujourd'hui indépendants et soucieux de leur développement", a déclaré le président français en Azerbaïdjan, première étape d'une tournée qui l'emmènera aussi en Arménie et en Géorgie.
"Nous ne faisons rien pour détacher des pays d'une autre coopération, nous faisons en sorte qu'ils puissent décider librement de leur avenir", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse tenue aux côtés de son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev.Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie comptent, avec l'Ukraine, la Moldavie et la Biélorussie, parmi les six Etats visés par ce programme de partenariat oriental qui ne prévoit pas d'adhésion à l'UE, mais un rapprochement politique et économique.Au moment où l'Europe a les yeux rivés sur l'Ukraine, François Hollande a dit considérer le scrutin d'autodétermination de dimanche dans l'Est du pays comme "nul et non avenu", mettant tous ses espoirs dans l'élection présidentielle ukrainienne du 25 mai.
LES MISTRAL SERONT LIVRÉS
Mais dans un geste d'apaisement, les autorités françaises ont fait savoir que la France honorerait le contrat de vente de deux navires porte-hélicoptères Mistral à la Russie, qui n'est selon une source gouvernementale pas couvert par un éventuel train de nouvelles sanctions dans le cadre de la crise ukrainienne.Sécurité énergétique européenne et développement des liens économiques ont été au coeur de la visite de François Hollande en Azerbaïdjan, discrète puissance pétrolière caucasienne soucieuse de préserver ses relations avec l'Europe et la Russie.Il a insisté sur l'établissement de liens à long terme entre l'Europe et ce pays doté de réserves gazières et pétrolières estimées à plus d'une centaine d'années afin de diminuer la dépendance énergétique de l'UE vis-à-vis de la Russie.
"Je ferai en sorte avec nos principaux partenaires européens de mener à bien dans les années qui viennent cette sécurité énergétique et cette diversification des sources d'énergie", a-t-il dit.L'économie de l'Azerbaïdjan est fortement dépendante de l'exploitation du pétrole, qui représente 70% de ses exportations. La croissance est élevée, de l'ordre de 30% au milieu des années 2000, et d'environ 5% l'an dernier.Les échanges entre France et Azerbaïdjan sont fortement déséquilibrés - 1,7 milliard d'euros d'importations, essentiellement des hydrocardures, contre 266 millions exportés.CONTRATS SIGNÉSLa visite présidentielle a donné lieu à plusieurs contrats portant notamment sur la construction du métro de Bakou, la plus grande ville du Caucase où les immeubles ultramodernes poussent comme des champignons au bord de la mer Caspienne.
L'un porte sur la livraison de 50 locomotives de fret construites par Alstom. Deux autres lient les groupes français Bouygues et Thales à la société Bakou Metropolitain. Air Liquide a signé un contrat de coopération avec la société Parc industriel chimique Summagayit.La question des droits de l'homme a été abordée, alors que des associations déplorent l'emprisonnement de journalistes, de blogueurs et le manque de libertés fondamentales."Chaque fois que je me déplace, j'évoque toujours les sujets qui peuvent intéresser la France non pas parce qu'elle voudrait s'ingérer mais qu'elle porte des valeurs et des principes", a souligné François Hollande aux côtés de son homologue.Ilham Aliyev a quant à lui affirmé que les "droits de l'homme et toutes libertés fondamentales (étaient) assurées" dans son pays de neuf millions d'habitants.
"Personne n'est arrêté pour des raisons politiques et nous avons le libre accès à l'internet. Soixante-dix pour cent de notre population utilise l'internet", a-t-il déclaré.Vingt ans jour pour jour après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu au Haut-Karabagh, qui empoisonne depuis un quart de siècle les rapports entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, François Hollande s'est prononcé pour une recherche "des voies de l'apaisement et de la confiance" pour mettre fin à un conflit qui constitue une "entrave pour le développement de la région".La France copréside le groupe de Minsk chargé de trouver une issue à ce conflit territorial qui a fait des dizaines de milliers de morts au début des années 1990.(Edité par Yves Clarisse)
3 Commentaires
Xeme
En Mai, 2014 (13:50 PM)@ Mdr
En Mai, 2014 (15:21 PM)Il faudrait relativiser.L'Occident a certes gagné la guerre de Crimée mais c'était une victoire à la Pyrrhus puisque la Crimée est toujours restée à la Russie.Et concernant le poids démographique si l'Occident compte 900 millions d'après ce que vous dites, la planète compte 7 milliards dont la Chine qui ne fait pas partie de l'Occident.Enfin sur le plan économique la Russie se porte mieux que l'Occident ce qui explique d'ailleursles difficultés qu'a l'Occident de la sanctionner.Du reste le terme "sanctionner" est inapproprié puisque ne reposant ici sur aucun droit établi.il faudrait plutôt parler de "boycotter" et même là ce serait l'arroseur arrosé.
Vive La France Libre
En Mai, 2014 (16:34 PM)Chapeau!!! Franchement j'étais convaincu que tous les sénégalais idiots, des indigenes quoi, mais tu viens de me prouver qu'il existe des Blacks intélligents. Pas beaucoup mais on en trouve qui ont étudié chez nous en France et ailleurs en Europe. Merci pour cette analyse.
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