Loin d’être favori à l’investiture socialiste lorsqu’il a annoncé sa candidature à Tulle le 31 mars 2011, François Hollande sera donc celui qui portera les espoirs de la gauche de revenir au pouvoir, dix ans après la déflagration du 21 avril 2002, lorsque Lionel Jospin, alors Premier ministre de cohabitation sous Jacques Chirac, a été exclu contre toute attente du second tour de la présidentielle, dépassé par le président sortant et par Jean-Marie Le Pen.
Une décennie à la tête du PS
Cet échec retentissant, François Hollande l’a vécu aux premières loges en tant que premier secrétaire du Parti socialiste, responsabilité qu’il a occupée pendant plus d’une décennie, de 1997 à 2008. Un poste qui lui a fait perdre toute occasion de faire partie d’une équipe gouvernementale. C'est d'ailleurs l’une des failles que ses adversaires ont trouvé dans sa cuirasse, notamment Martine Aubry qui ne s'est pas privée de rappeler que le candidat Hollande manquait d’expérience, n’ayant jamais eu un ministère, ni même un secrétariat d’Etat, à gérer.
L’expérience, pourtant, celui que certains ont longtemps dépeint comme un homme d’appareil n’en manque pas. Pas plus que d’ambition. Né le 12 août 1954 à Rouen (Seine-Maritime) d’un père médecin et d’une mère assistante sociale, il a quitté la Normandie à l’adolescence après un coup de tête de son père, homme de droite autoritaire qui déménagea toute la famille à Neuilly-sur-Seine où François Hollande finira ses années de lycée.
Après un passage au syndicat étudiant Unef et un cursus réussi à HEC et à l’Institut d'études politiques de Paris, il entre à l’Ecole nationale d’administration (ENA), le creuset de la classe politique française où il fait la connaissance de Ségolène Royal, sa future compagne, avec qui il aura quatre enfants, deux garçons et deux filles. Sorti septième de sa promotion en 1980, le jeune énarque devient chargé de mission à l’Elysée dès l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand en mai 1981.
Aux législatives de juin 1981, il va défier Jacques Chirac sur ses terres dans la troisième circonscription de Corrèze mais ne récolte que 26% des voix face à son rival, réélu dès le premier tour. François Hollande va néanmoins s’enraciner politiquement en Corrèze dont il devient député de la première circonscription en 1988. Parallèlement, il poursuit son ascension au sein du PS et s’en voit confier les rênes en 1997 lorsque Lionel Jospin est appelé à Matignon. A 43 ans, il en devient le plus jeune premier secrétaire.
Ses ambitions présidentielles sont vite étouffées en 2006 lorsque Ségolène Royal – qui est alors toujours officiellement sa compagne – se présente à l’élection de 2007 et obtient l’investiture du PS au nez et à la barbe de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn. Peu après la victoire de Nicolas Sarkozy (53,06% contre 46,94% au 2e tour), le couple Hollande-Royal annonce sa séparation. Le député de Corrèze partageait déjà sa vie avec la journaliste Valérie Trierweiler.
Après avoir laissé le parti à Martine Aubry en 2008, François Hollande va laisser mûrir en lui l’ambition présidentielle de se présenter, un désir qui passe par une perte de poids notable. C’est d’ailleurs lorsqu’il apparaît dès 2010 délesté de plus de 10 kg que la volonté du futur candidat de se présenter se révèle comme une évidence. Dominique Strauss-Kahn est alors donné largement favori mais l’affable député de Corrèze garde le cap et croit en son étoile.
Normalité et sens de l’humour
Sympathique aux yeux même de ses adversaires (à commencer par le couple Chirac), estimé des journalistes qui apprécient sa bonhommie, son sens de l’humour et de la répartie, à l’aise en toutes circonstances et dans tous les milieux, François Hollande s’est positionné dès le début de sa campagne comme un candidat « normal ». Même si certains ont raillé l’épithète, lui-même estime que ce sera un atout face à l’« hyper-présidence » de Nicolas Sarkozy.
Articulé autour du Rêve français, le titre de son livre paru l’été dernier, le candidat Hollande a fait des jeunes et de l’éducation sa priorité numéro un. Il a confirmé lors des débats de la primaire socialiste vouloir créer 60 000 emplois dans l’Education nationale. Comme tous ses rivaux de la primaire, il a également promis de mettre sur pied une grande réforme fiscale dès son arrivée au pouvoir. Il s’est également engagé à favoriser le bien-être au travail, à changer l’approche de la lutte contre l’insécurité, à lancer un plan de transition énergétique et à renforcer le pacte franco-allemand pour qu’il reste plus que jamais le moteur de l’Europe.
Rfi
4 Commentaires
Zeng
En Octobre, 2011 (07:56 AM)Diop.deug
En Octobre, 2011 (10:54 AM)Royal
En Octobre, 2011 (12:57 PM)Miro
En Octobre, 2011 (14:11 PM)Participer à la Discussion