Interpellé le 10 juin dernier à Sochaux, un enfant de 12 ans sera jugé ce mercredi 21 août par le juge des enfants de Montbéliard pour «apologie publique d’acte de terrorisme» et «provocation directe à un acte terroriste au moyen de communication en ligne». Le jeune garçon est soupçonné d’avoir regardé et publié des vidéos de propagande de Daesh.
Discrètement surveillé par les services de renseignements pour ses activités suspectes sur les réseaux sociaux, un jeune garçon de 12 ans sera finalement jugé ce mercredi au tribunal de Montbéliard dans le Doubs. Il avait été interpellé le 10 juin dernier après un signalement de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), avait annoncé le procureur de Montbéliard, Paul-Édouard Lallois, en conférence de presse.
Celle-ci s’était aperçue qu’en plus de regarder des vidéos de propagande de Daesh, le garçon publiait des scènes d’exécutions liées à l’État islamique, de propagande et autres contenus antisémites et homophobes. Il sera donc jugé ce mercredi pour «apologie publique d’acte de terrorisme» et «provocation directe à un acte terroriste au moyen de communication en ligne», selon la décision du parquet de Montbéliard.
Les investigations menées à son encontre ont également pu montrer que le mineur encourageait des internautes, sur des plates-formes de jeux vidéo ainsi que sur les réseaux sociaux, à diffuser des contenus jihadistes. Des messageries cryptées auraient aussi permis de démontrer que le garçon s’intéressait à la fabrication d’explosifs.
Un profil «difficile à cerner»
La mère du jeune adolescent et son compagnon ont pareillement été interpellés afin de vérifier s’il s’agissait bien de lui derrière l’adresse IP de l’ordinateur. Elle aurait alors expliqué aux enquêteurs ne pas être au courant d’une quelconque radicalisation de son fils. Son interpellation puis son placement sous mesure judiciaire éducative provisoire ont découlé sur des aveux, cependant, le procureur de Montbéliard avait souligné son «importante fragilité» qui devrait permettre de «comprendre son attrait pour les publications terroristes». Selon lui, «des questions se posent sur la véritable compréhension de ce qu’il consultait», admettant tout de même une «conscience a minima de ce qu’il faisait».
Après une expertise psychiatrique ayant révélé une altération du discernement du mineur, le procureur a autorisé son jugement auprès du juge des enfants de Montbéliard. L’expert a, par ailleurs, pointé un retard de développement remontant à la petite enfance, comprenant notamment un retard de langage ainsi qu’un trouble de l’image de soi, donnant ainsi un garçon «difficile à cerner». En attendant son procès, celui-ci avait été placé sous surveillance dans un endroit tenu secret.
En temps normal, une personne jugée pour apologie du terrorisme encourt une peine de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende, et lorsque ces faits ont été commis sur Internet, cela passe à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende, selon le site de service-public.
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