En une semaine, plus de 300 praticiens hospitaliers ont officiellement rendu leur carte d’encadrement aux directions des établissements, tout en continuant d’assurer les soins.
Plus de 300 praticiens hospitaliers ont officiellement rendu leur carte d’encadrement aux directions des établissements.
Plus de 300 praticiens hospitaliers ont officiellement rendu leur carte d’encadrement aux directions des établissements. Spotmatik/spotmatikphoto - Fotolia
La menace qui planait depuis le début de l’année a été mise à exécution. De Rennes à Marseille, Paris ou Caen, des médecins chefs de service démissionnent en chaîne depuis une semaine de leurs fonctions administratives pour remettre la pression sur le gouvernement à l’approche d’une nouvelle mobilisation de l’hôpital public le 14 février. En une semaine, plus de 300 praticiens hospitaliers ont officiellement rendu leur carte d’encadrement aux directions des établissements, tout en continuant d’assurer les soins. Ceux du CHU de Rennes ont donné le coup d’envoi le 27 janvier: d’un seul coup, 54 médecins ont remis ensemble leurs lettres de démission pour protester contre «la diminution du financement global de la santé et des missions qui n’arrêtent pas d’augmenter, sans qu’il y ait des ressources en regard», selon le pneumologue Hervé Léna.
Deux jours plus tard, la scène s’est reproduite au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), avec la démission de 56 chefs de service de six hôpitaux de l’ouest et du sud de Paris. Rebelote dimanche dans le nord-est de la capitale, avec 27 démissions à Robert-Debré. Le décompte a encore évolué lundi, avec une vingtaine de départs supplémentaires à Saint-Louis (Paris), dont l’hématologue Hervé Dombret, qui ne veut plus discuter avec sa direction des «restrictions budgétaires imposées à l’hôpital depuis plus de dix ans». D’autres vagues de démissions programmées, à Marseille (64 praticiens) et Caen (36 praticiens) selon le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH) à l’origine de ce mouvement inédit, étaient encore à confirmer.
Pour faire redescendre la pression, le gouvernement a promis des primes, une rallonge budgétaire et une reprise massive de dette
Pour faire redescendre la pression, le gouvernement a promis des primes, une rallonge budgétaire et une reprise massive de dette. Le sujet est «plus que jamais à l’agenda», assure le cabinet d’Agnès Buzyn, dont «la priorité est à la mise en œuvre des mesures annoncées». Deux nouvelles primes ont d’ailleurs été créées par décret vendredi, pour les soignants de la région parisienne et les aides-soignantes en gériatrie.
0 Commentaires
Participer à la Discussion