Les sondages publiés ces derniers jours confirment la tendance déjà perceptible, depuis le début d’année, dans les enquêtes d’opinion et qui s’est notamment concrétisée dans la victoire de l’opposition aux élections municipales.
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris-Match, rendu public mardi, 72% des Français sont mécontents du bilan de Nicolas Sarkozy, contre seulement 28% qui se disent satisfaits. Un précédent sondage Ifop, pour le JDD cette fois, affichait un taux record de 79% de Français considérant qu’en un an de présidence le président n’a pas amélioré leur situation.
Même sévérité de jugement dans un sondage Viavoice pour Libération : pour 59% de personnes interrogées l’an un du quinquennat Sarkozy est "un échec". 20% seulement y voient un succès.
Et selon un sondage CSA pour Valeurs actuelles, rendu public mercredi, à peine plus d’un Français sur quatre (28%, - 2 points) estiment que l’action de Nicolas Sarkozy va "plutôt dans le bon sens".
Selon Frédéric Dabi de l’Ifop, l’actuel occupant de l’Elysée obtient, au terme d’un an de mandat, des scores de satisfaction inférieurs à ceux de tous ses prédécesseurs, y compris Jacques Chirac en 1996, au sortir de la grave crise sur les retraites.
Comment en 12 mois est-on passé ainsi d’un capital de confiance et d’un lien inégalés avec les Français, à une défiance qui touche aujourd’hui la quasi-totalité des secteurs de l’action présidentielle ?
Pour Stéphane Rozès de CSA, la chute brutale de Nicolas Sarkozy, perceptible dès le début janvier, s’explique par "la conjonction de deux facteurs : une surexposition de sa vie privée qui semble rabaisser la fonction présidentielle et l’impression qu’il s’éloigne de son projet qui fait du pouvoir d’achat la contrepartie du travail et du mérite".
"Sarkozy a chuté par son changement de posture, en s’éloignant du récit de sa campagne, de la cohérence qui était la sienne, et de sa fonction", explique-t-il. Et ce n’est pas un hasard si parmi les abstentionnistes des municipales on retrouvait beaucoup de personnes âgées et de membres des couches populaires nouvellement acquises à la cause sarkozyste, deux catégories particulèrement sensibles à ces questions.
La désillusion ressentie sur la question du pouvoir d’achat est pour Frédéric Dabi la principale cause de la désaffection des Français envers leur président, avec 10% seulement qui jugent positivement la politique menée dans ce domaine (Ifop Paris-Match).
Alors que ce thème était "au coeur de la notion de rupture", avec notamment le "travailler plus pour gagner plus", les Français ont l’impression d’une "dissonance forte entre le discours du candidat et la réalité".
Reste à savoir si le chef de l’Etat peut rebondir et à quelle échéance. Là encore, les sondeurs s’accordent sur un point : la nécessité pour lui de redonner de la "cohérence" à l’action présidentielle.
"Le pays veut de la lisibilité. Il attend du président une cohérence dans l’action et une capacité à dessiner le chemin avec un point de départ et un point d’arrivée", assure M. Rozès.
"Les Français veulent une méthode et un cap", renchérit M. Dabi. Mais la capacité de rebond de Nicolas Sarkozy, liée aux résultats sur le pouvoir d’achat, semble limitée à court terme".
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