La crise des « gilets jaunes » n'est pas terminée que le ministère de l'Intérieur français doit éteindre un nouvel incendie : des policiers se font entendre. Christophe Castaner a reçu mardi 18 décembre 2018 les trois organisations syndicales représentatives de la profession pendant trois heures. Le dialogue doit reprendre ce mercredi, mais pour l'heure, le mouvement demande « à tous les policiers de France » de ne sortir que sur appel d'urgence ce jour.
« Ils ne bloqueront pas les commissariats, parce qu'ils ont le sens du service public », avait assuré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, avant de recevoir longuement les représentants des forces de l'ordre mardi (Alliance, Unité-SGP-FO et Unsa-Police). Le mot d'ordre des policiers consiste plutôt à ne sortir qu'en cas d'appel d'urgence ce mercredi.
« Il n'y a pas de rupture. Il y a poursuite des discussions avec interruption, car le ministre doit demander des arbitrages », a expliqué à RFI Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance, après la rencontre aevc le ministre. Son syndicat est à l'initiative de cette mobilisation « fermons les commissariats », auquel le syndicat Unité-SGP-FO a décidé de se joindre.
En sandwich entre le terrorisme et la grogne
Les commissariats fonctionneront donc partiellement ce jour. « Alliance Police nationale n'a jamais demandé de grève dans les commissariats, parce que nous savons que la grève des policiers, ce n'est pas possible », précise Jean-Claude Delage. Mais les forces de l'ordre ne répondront qu'aux appels d'urgence : « Pour être très clair, le reste, ça attendra. »
Il s'agit de marquer le coup, alors que le désarroi augmente dans les rangs. « Nous sommes en négociation, la mobilisation est souvent nécessaire à la négociation, je crois que tout le monde le comprend. Nous, notre souhait, c'est que les policiers soient récompensés durablement des efforts qu'ils fournissent depuis des années sur la voie publique », ajoute le gardien de la paix.
Et de préciser que ses collègues ne demandent pas « l'aumône », mais la dignité étant donné l'investissement qui est le leur dans la Cité. « Nous sommes là pour faire comprendre au ministre que les policiers sont en droit d'avoir une reconnaissance de la nation qui soit aussi une reconnaissance matérielle sur leur pouvoir d'achat durable. »
Depuis une petite semaine, les syndicats de forces de l'ordre font monter la pression sur le gouvernement après un mois éreintant, pendant lequel les forces de l'ordre ont dû gérer la mobilisation des « gilets jaunes », mais aussi une menace terroriste revenue brutalement sur le devant de l'actualité avec l'attentat de Strasbourg, qui a fait cinq morts.
Le souvenir encore vif du cri du cœur de 2016
Regonflés par des taux de participation record aux dernières élections professionnelles (85,54% au comité technique de la police nationale), les syndicats ont décidé de durcir le ton pour contraindre l'exécutif à délier les cordons de la Bourse. L'Assemblée nationale a autorisé la nuit dernière une prime de 300 euros aux forces de l'ordre mobilisées face aux gilets jaunes.
La prime, qui avait été proposée par le président Macron dès le 3 décembre, concerne 111 000 policiers et gendarmes, pour environ 33 millions d'euros au total. Mais alors que les syndicats négocient, un mouvement baptisé « gyros bleus » s'est créé sur les réseaux sociaux. De quoi raviver le souvenir du mouvement de fronde inédit de 2016.
2 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2018 (14:42 PM)Anonyme
En Décembre, 2018 (16:10 PM)Participer à la Discussion