Au lendemain du second tour des législatives, le Premier ministre français Edouard Philippe a présenté ce lundi 19 juin la démission de son gouvernement afin de procéder à un remaniement. Il s’agira notamment de remplacer Richard Ferrand. L'ex-ministre de la Cohésion des territoires, réélu dimanche en Bretagne, va prendre la présidence du groupe LREM à l'Assemblée nationale. Les amis du président ont beau parler d une nomination stratégique.
Sans surprise, le locataire de Matignon a été immédiatement reconduit à son poste. Cela devrait également être le cas d’une grande partie des ministres. Le remaniement annoncé devrait donc surtout permettre l’arrivée de secrétaires d’Etat ou de hauts commissaires pour venir en appui à des ministres aux portefeuilles trop vastes. C’est notamment le cas à Bercy qui abrite seulement deux ministres : Bruno Le Maire à l’Economie et Gérald Darmanin aux Comptes publics.
Les nouveaux entrants seront là pour leurs compétences, jure-t-on à Matignon. Mais il s’agit bien sûr de continuer l’ouverture à droite. Les noms de plusieurs députés Les Républicains circulent. Tous savent en tout cas qu’ils devront rendre des comptes, évalués tous les ans sur leurs résultats et remerciés si insuffisance.
Bien que le MoDem ne soit plus un allié essentiel depuis que La République en marche a remporté à elle seule la majorité absolue à l’Assemblée, François Bayrou devrait rester au gouvernement. Le centriste porte un texte, celui de la moralisation de la vie publique, que le président Macron veut emblématique de ses premiers pas.
Richard Ferrand, « un choix de confiance »
Exit en revanche Richard Ferrand. Le ministre de la Cohésion des territoires a quitté le gouvernement à la demande du chef de l’Etat pour briguer la présidence du groupe La République en Marche à l’Assemblée.
Promis, juré : il ne s’agit pas d’une porte de sortie honorable pour un fidèle éclaboussé par une enquête. « Un ministre, c’est facilement remplaçable (…) Le choix de Richard Ferrand, c’est un choix de confiance », a déclaré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner. « Ca n’aurait aucun sens de faire partir Richard Ferrand maintenant, alors qu’il vient d’être largement élu », ajoute-t-on à l’Elysée. Le Breton a recueilli 55 % des voix dimanche dans le Finistère.
L’argument officiel, c’est que la majorité a besoin de ce fidèle du chef de l’Etat. Emmanuel Macron voudrait un homme de confiance, expérimenté, pour piloter tous ces députés jamais élus. Reste que ce proche parmi les proches était devenu un caillou dans la chaussure du président. Sa démission était demandée à droite comme à gauche.
L'équipe remaniée se réunira en séminaire gouvernemental en fin de semaine. Chacun d'entre eux a déjà remis sa feuille de route à Matignon : la liste des priorités du ministère, l'agenda des réformes ainsi que le budget à y consacrer.
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