Trente imams appellent mardi leurs confrères “éclairés” à s’investir dans la promotion d’un contre-discours face à l’extrémisme et au danger terroriste, dans le sillage d’un texte sur l’antisémitisme publié dimanche par plus de 250 personnalités. Gérard Depardieu, Nicolas Sarkozy, Elisabeth Badinter et Xavier Niel ont signé dimanche dans Le Parisien une tribune plaidant pour que la lutte contre l’antisémitisme soit élevée au rang de cause nationale et demandant à l’islam de France d’ouvrir la voie sur ce sujet contre la “radicalisation islamiste”.
Le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a dénoncé lundi dans un communiqué un “procès injuste et délirant d’antisémitisme fait aux citoyens français de confession musulmane”. “Nous (...) souhaitons faire de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme antimusulman une cause nationale, afin d’éradiquer ces poisons extrêmement nocifs pour notre unité nationale”, poursuivait-il.
Mardi, trente imams dont celui de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou, et le réformiste Mohamed Bajrafil (Ivry-sur-Seine), signent dans le journal Le Monde une tribune qui dresse un constat sévère des “pratiques subversives de l’islam” et propose une expertise aux pouvoirs publics. “Depuis plus de deux décennies, des lectures et des pratiques subversives de l’islam sévissent dans la communauté musulmane, générant une anarchie religieuse, gangrenant toute la société.
Une situation cancéreuse à laquelle certains imams malheureusement ont contribué, souvent inconsciemment”, écrivent-ils. “Nous appelons les imams éclairés à s’investir et à s’engager dans le virtuel et prodiguer un contre-discours qui prévient toutes pratiques de rupture et toutes formes d’extrémisme pouvant directement ou indirectement conduire au terrorisme”, poursuivent-ils.
Les signataires se proposent en outre d’”aider les pouvoirs publics et parer à tout danger terroriste qui sommeille encore dans certains esprits malades”. “Nous voulons proposer notre expertise théologique aux différents acteurs qui sont confrontés aux phénomènes de la radicalisation dans les prisons, dans les établissements publics, fermés et ouverts, afin de répondre à des aberrations religieuses par un éclairage théologique lorsque les arguments avancés par ces jeunes sont d’ordre religieux. Une expertise que seuls les imams peuvent apporter”.
Julie Carriat, édité par Yves Clarisse
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Anonyme
En Avril, 2018 (14:04 PM)Participer à la Discussion