Dès le lendemain des élections locales et régionales qui ont eu lieu ce week-end en Russie, le Service fédéral des communications a accusé Facebook et Google d’ingérence pour avoir laissé circuler des messages publicitaires à caractère politique sur leurs plateformes web respectives, et ce, pendant le déroulé des élections.
L’autorité publique de surveillance des communications et des médias du pays ne décolère pas. Selon les communiqués publiés sur son site web, elle aurait ordonné dès vendredi dernier à Facebook et Google de stopper toute promotion politique en période électorale. Elle accuse les géants du net de ne pas avoir respecté le silence médiatique en vigueur, afin « d’entraver la conduite d’élections démocratiques dans la Fédération de Russie » et sur ordre des autorités américaines
Impossible pour l’instant d’authentifier formellement la provenance de ces publicités électorales illicites selon la législation Russe. Mais étaient-elles, pour autant, commanditées par les autorités américaines ? « C’est bien possible », estime Edward Snowden qui est devenu mondialement connu en 2013 pour avoir révélé les systèmes de surveillance de masse de la NSA et de la CIA.
La guerre froide des internautes
Le lanceur d’alerte exilé à Moscou affirmait ce lundi 10 septembre, lors d'une interview exclusive réalisée par France 24, qu’un « même niveau d'espionnage» perdurait encore aujourd’hui. Les modes opératoires ont été en revanche «revus et modifiés », explique Edward Snowden, avec la mise en place d’une «sorte de pacte diabolique» entre les sociétés de télécommunication américaines de droit privé et les agences gouvernementales des États-Unis. « Tout le monde est au fait que Google et Facebook font des choses qui ne sont pas bien et tentent non seulement d’influencer notre société mais nos habitudes d’achats notre façon de vivre de manière extrêmement ciblée. C’est la technologie qui a permis tout cela pour la première fois », ajoute Edward Snowden.
Facebook et Google ont immédiatement réfuté ces accusations d’ingérence. En premier Google qui rappelle que si l’entreprise diffusait des publicités à caractère politique sur ses réseaux, elle se conformait aux lois électorales des zones géographiques de leur publication. En revanche, la firme estime ne pas être responsable des messages rédigés par des utilisateurs situés en dehors de ces territoires. Facebook tient le même langage précisant que les annonceurs, et non l’entreprise, étaient responsables du respect des lois électorales russes. Depuis, les internautes sur les réseaux sociaux s’affrontent, opposant « l'ingérence de Moscou, lors de la présidentielle américaine » à « l’ingérence des Etats-Unis en Russie ». Une bataille de tweets qui risque de durer longtemps, sans doute jusqu’à de prochaines élections.
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