L'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Yulia pourraient avoir été touchés par l'agent innervant qui les a empoisonnés via le système de ventilation de sa voiture, ont rapporté des sources au média américain ABC News. La police britannique a lancé un appel demandant à toute personne ayant vu le véhicule de l'ex-agent russe le jour des faits à se manifester.
Les autorités britanniques pensent que le poison aurait été diffusé sous la forme d'une "poudre ressemblant à de la poussière" qui aurait circulé à travers la ventilation de la BMW de Skripal. Pour les renseignements britanniques, il n'y a guère de doute sur les origines russes de cet agent innervant du groupe "Novitchok" ("nouveau venu" ou "petit nouveau" en russe).
Sa conception par des scientifiques soviétiques remonte aux années 1970-1980, les dernières décennies de la Guerre froide entre l'Est et l'Ouest. Les experts occidentaux en savent peu sur ces armes chimiques redoutables, notamment sur les antidotes. "Il y a très peu de renseignements sur la chimie qui est derrière", a expliqué à l'AFP la chimiste et criminologiste Michelle Carlin, de l'université Northumbria.
La plupart des informations du domaine public ont pour source d'anciens transfuges russes. Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Yulia, 33 ans, sont toujours hospitalisés dans un état critique. Les faits remontent au 4 mars dernier, dans la ville de Salisbury, au sud-ouest de l'Angleterre. L'incident a provoqué une grave crise diplomatiques entre le Royaume-Uni et la Russie.
Londres a accusé la Russie d'être responsable de cet empoisonnement et décrété contre elle des sanctions, dont l'expulsion de 23 diplomates de son territoire. Moscou, qui clame son innocence, a riposté en expulsant des diplomates britanniques et en fermant le British Council, un organisme culturel, en Russie.
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