LAGOS, 28 juillet (Xinhua) -- Les émeutes sectaires survenues dimanche dans l'Etat de Bauchi, dans le nord du Nigeria, se sont propagées dans les Etats voisins d'Adamawa, de Kano, de Borno et de Yobe, où plus de 300 personnes ont été tuées lundi.
Environ 600 personnes ont été tuées depuis vendredi, a précisé mardi le quotidien indépendant Daily.
A Maiduguri, chef-lieu de l'Etat de Borno, des miliers de membres de la secte dirigée par Mohammed Yusuf avaient auparavant pris d'assaut la ville de Maiduguri, détruisant des églises et attaquant des innocents, et se sont confrontés aux forces de l'ordre, ces affrontements ayant entraîné la mort de 102 personnes, dont deux pasteurs.
Toujours dans l'Etat de Kano, un groupe de militants islamistes présumés de "Boko" ont attaqué la station de police de Wudil, blessant le responsable de la police divisionnaire et deux policiers.
En revanche, la police a tué trois des militants présumés et en a arrêté 33 autres.
Les policiers en service de contrôle à la principale entrée de l'Etat de Kano en direction de l'Etat de Bauchi ont arrêté une centaine de personnes à bord de deux camions, mais on ne sait pas encore si ce sont des membres du groupe.
Dans l'Etat d'Adamawa, 17 personnes soupçonnées d'être liées aux émeutes sectaires dans certaines localités du nord du pays ont été arrêtées à Yola.
L'inspecteur général nouvellement désigné de la police, Ogbonnaya Onovo, a indiqué lundi que cinq policiers et 50 membres présumés d'un "groupe taliban" avaient été tués dans les heurts survenus dans l'Etat de Bauchi et à Maiduguri en fin de semaine.
"C'est une organisation fanatique, antigouvernementale et anti-peuple. Nous ne savons pas encore quel est leur objectif mais nous sommes déterminés à identifier et à arrêter leurs leaders", a-t-il déclaré.
Le président nigérian Umaru Yar'Adua a ordonné aux agences de sécurité de contenir les attaques contre les stations de police et les bâtiments publics dans les Etats de la fédération, déclarant qu'aucun effort ne serait ménagé pour identifier, arrêter et poursuivre les leaders et les membres des sectes soupçonnées d'être impliquées dans les attaques.
Les émeutes ont été suscitées par des islamistes radicaux appelés communément "Boko Haram", qui font campagne contre tout ce qu'ils considèrent comme occidental.
Il est rapporté que les membres de la secte avaient préparé de longue date une manifestation mais n'avaient pas obtenu la permission des autorités qui ont peur que leur doctrine, une fois préconisée en public, ne provoque des crises religieuses, compte tenu du fait que leur doctrine est en totale contradiction avec celles des autres sectes islamiques, qui coexistent de façon pacifique.
Au moins 200 personnes ont été tuées et beaucoup d'autres blessées dimanche matin suite à une crise religieuse dans l'Etat de Bauchi.
Le Nigeria est un pays divisé entre chrétiens du sud et musulmans du nord.
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