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Donald Trump sort saluer ses partisans à l'extérieur de l'hôpital

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Donald Trump sort saluer ses partisans à l'extérieur de l'hôpital
Cette initiative a surpris et suscité de vives critiques, en particulier liées au risque pour les agents du Secret Service l'accompagnant.
 
Le président américain Donald Trump a brièvement salué ses partisans depuis sa voiture à l'extérieur de l'hôpital dimanche 4 octobre, alors que ses médecins pensent possible un retour du dirigeant malade du Covid-19 dès lundi à la Maison Blanche, si son état continuait à s'améliorer. À la surprise générale, un convoi de véhicules noirs est apparu devant les grilles de l'hôpital militaire de Walter Reed près de Washington en début de soirée, et Donald Trump, masqué, a salué à travers la vitre ses nombreux sympathisants, qui y étaient installés tout le week-end.


Cette initiative a surpris et suscité de vives critiques, en particulier liées au risque pour les agents du Secret Service l'accompagnant. Peu après, la Maison Blanche a fait savoir que le président était revenu à l'hôpital. «Il faut que chaque personne présente dans le véhicule pendant cette sortie présidentielle complètement inutile soit mise en quarantaine pendant 14 jours», a affirmé James Phillips, du département de médecine de l'université George Washington. «Ils peuvent tomber malades. Ils peuvent mourir. Pour le théâtre politique. Commandés par Trump pour mettre leur vie en danger pour ce théâtre. C'est de la folie.»



Zeke Emanuel, expert à la télévision et président du Département d'éthique médicale et de politique de la santé de l'Université de Pennsylvanie, a tweeté pour sa part: «Faire conduire ses agents des services secrets avec un patient Covid-19, qui plus est avec des fenêtres fermées, les expose inutilement à un risque d'infection. Et pour quoi? Un coup de pub».


Le porte-parole de la présidence a assuré que les précautions «appropriées» avaient été prises pour protéger Donald Trump et son entourage, notamment des équipement de protection. «La sortie a été validée par l'équipe médicale comme sûre», a ajouté Judd Deere.

 «J'ai beaucoup appris sur le Covid, je l'ai appris en faisant l'expérience moi-même, c'est l'école de la vie», avait-il déclaré un peu plus tôt dans un message vidéo posté sur Twitter, remerciant ses médecins et les «grands patriotes» qui veillent sur lui dehors. Après deux nuits à l'hôpital, un optimisme prudent dominait dimanche dans l'entourage du président américain, bien que le médecin de la Maison Blanche ait finalement admis que l'état initial de son patient avait été plus grave que ce qui avait été officiellement déclaré dans un premier temps.


Faisant volte-face par rapport à son point presse de samedi, le docteur Sean Conley a confirmé que Donald Trump avait bien eu besoin de supplémentation en oxygène vendredi, pendant environ une heure, à la Maison Blanche, un épisode jugé suffisamment inquiétant pour décider de l'hospitalisation le soir. «J'étais inquiet d'une progression potentiellement rapide de la maladie, j'ai recommandé au président une supplémentation en oxygène», a dit Sean Conley, qui affirme que Donald Trump n'était toutefois pas essoufflé. Le docteur a reconnu qu'il n'avait pas révélé cet incident la veille pour projeter une image «optimiste». Alors que le chef de cabinet présidentiel, Mark Meadows, au même moment, confiait à des journalistes que les 24 heures précédentes avaient été très inquiétantes. Une communication brouillonne qui soulève des questions autour de la crédibilité des informations officielles divulguées sur la santé du leader de la première puissance mondiale.

Sean Conley a aussi annoncé que samedi «matin», un autre épisode de baisse de saturation en oxygène était survenu. Et samedi également, les médecins ont administré au président un troisième traitement, la dexaméthasone, un corticoïde efficace contre les formes graves du Covid-19, en plus de l'antiviral remdesivir et du cocktail expérimental de la société Regeneron, administrés dès vendredi. Mais Sean Conley a refusé de décrire l'état des poumons de Donald Trump, la question des séquelles se posant pour une charge aussi lourde que la présidence des États-Unis. Il a seulement répondu: «Nous avons fait des observations attendues, mais rien de majeur d'un point de vue clinique».


«Fermement aux commandes» 

L'équipe médicale a dit dimanche que l'amélioration des symptômes était telle qu'elle préparait le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, où il pourrait poursuivre notamment les injections de remdesivir, le traitement par intraveineuse devant durer cinq jours. «On peut faire beaucoup de choses à la Maison Blanche», a dit la porte-parole du président, Alyssa Farah. Donald Trump s'est ainsi appliqué dimanche à donner l'image d'un président certes hospitalisé, mais au travail - «fermement aux commandes», selon Robert O'Brien, son conseiller à la sécurité nationale, sur CBS. Il a recommencé à tweeter et à téléphoner, comme en ont témoigné son fils Eric, son conseiller Jason Miller, même la présentatrice de Fox News Jeanine Pirro... Le septuagénaire a fait diffuser des photographies de lui «au travail» depuis l'hôpital, et il a publié deux vidéos depuis l'hôpital. Samedi soir, il admettait que les prochains jours seraient «le vrai test», le Covid-19 étant notoire pour la brusque dégradation que certains malades subissent après une phase initiale tolérable.


La polémique enflait parallèlement sur les précautions, ou l'absence de précautions prises par la Maison Blanche et la famille Trump contre le coronavirus, mais aussi sur la décision de laisser le vice-président Mike Pence continuer à faire campagne pour l'élection du 3 novembre, alors qu'il prendrait l'intérim en cas d'incapacité de Donald Trump. La politique de prévention de l'exécutif s'est entièrement fondée sur les tests, erreur dénoncée par les experts depuis des mois et qui semble avoir fait de la Maison Blanche un foyer de contaminations. «On ne peut pas dire d'un côté qu'il faut agir, et de l'autre laisser le virus circuler librement. Il a fini par circuler librement à la Maison Blanche», a regretté Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, sur CBS.

Ainsi le samedi 26 septembre, des dizaines d'élus et de personnalités républicaines se sont pressés dans les jardins de la Maison Blanche pour la nomination par Donald Trump de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême, en extérieur mais aussi en intérieur - un événement qui lie de nombreux cas positifs déclarés ces derniers jours, dont des sénateurs et des collaborateurs présidentiels. De nombreuses vidéos de l'événement ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant des convives sans masques, assis les uns à côté des autres sans respect des distances minimum, et se donnant de franches accolades.

Quant à la campagne, un sondage NBC/Wall Street Journal réalisé après le débat présidentiel de mardi dernier, mais avant son hospitalisation, et paru dimanche, rapporte une considérable progression des intentions de vote pour Joe Biden: 53% contre 39% . Et selon une enquête Ipsos/Reuters, une majorité d'Américains (65%) estime également que Trump aurait pu éviter d'attraper le virus «s'il l'avait pris davantage au sérieux». L'équipe Biden se retrouve donc confortée dans sa décision de conduire une campagne limitée, à forte composante virtuelle, et de respecter scrupuleusement les gestes barrières. Quant au deuxième débat télévisé entre les deux hommes, prévu le 15 octobre à Miami, Floride, le camp Biden confirme que le candidat démocrate y sera. Ce dernier, jusqu'à présent négatif dans ses tests -ce qui ne signifie pas à ce stade qu'il n'a pas été contaminé lors du débat du mardi 29 septembre, fera également campagne en Floride lundi. Selon son équipe, la campagne de Joe Biden sera, pendant les quelque trente jours qui mènent au scrutin du 3 novembre, plus que jamais axée sur la gestion de la pandémie de Covid par l'administration Trump.  


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