Donald Trump a exhorté lundi les officiers vénézuéliens à lâcher le président Nicolas Maduro et à se ranger derrière son rival Juan Guaido, faute de quoi ils risqueraient de "tout perdre".
"Les yeux de monde entier sont braqués sur vous aujourd’hui." Depuis Miami, où il était écouté par des migrants vénézuéliens et cubains, Donald Trump a une nouvelle fois mis en garde, lundi 18 février, l’armée vénézuélienne. Le président américain a répété qu’il préfèrerait "une transition pacifique" au Venezuela. Mais il a prévenu les officiers soutenant Nicolas Maduro qu'ils mettaient leur avenir et leur vie en danger, laissant de nouveau entendre qu'une intervention militaire américaine n'était pas à exclure.
Le locataire de la Maison Blanche a invité les haut-gradés vénézuéliens à accepter l'amnistie proposée par l'opposant Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une partie de la communauté internationale. Dans le cas contraire, "vous ne trouverez aucun refuge sûr, aucune sortie facile et aucune issue. Vous perdrez tout !", a dit Donald Trump aux officiers vénézuéliens. Les autorités américaines savent où se trouvent "les milliards de dollars volés" par une petite poignée de membres du régime au pouvoir à Caracas, a-t-il poursuivi.
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Un haut représentant de la Maison blanche avait déclaré plus tôt ce mois-ci à Reuters que les États-Unis ont eu des échanges directs avec des membres de l'armée vénézuélienne pour leur demander d'abandonner Maduro. Plusieurs conseillers de Trump ont dit ouvertement s'attendre à de nouvelles défections au sein de l'armée vénézuélienne, même si de tels cas sont très rares.
Donald Trump a demandé aux officiers vénézuéliens de permettre à l'aide humanitaire d'être acheminée au Venezuela, alors que plusieurs tonnes de nourriture, de médicaments et d'autres produits envoyés par les États-Unis sont bloqués dans une ville colombienne frontalière. Nicolas Maduro, qui nie l'existence d'une crise humanitaire et accuse Washington d'avoir orchestré un complot politique, refuse que l'aide humanitaire internationale entre au Venezuela.
Juan Guaido, qui a choisi la date symbolique du 23 février pour l'entrée de l'aide, un mois tout juste après son autodéclaration comme président par intérim, n'a donné aucun détail sur la tactique qu'il compte mettre en œuvre pour forcer le blocus militaire du gouvernement.
Donald Trump, accompagné de son épouse Melania et très applaudi par les exilés vénézuéliens, a qualifié le président socialiste Maduro, que Washington ne veut plus voir au pouvoir, de "marionnette cubaine". Livrant une diatribe enflammée contre "le socialisme", Donald Trump a estimé que "les jours du communisme étaient comptés au Venezuela, mais aussi au Nicaragua et à Cuba".
Pourquoi Donald Trump s'intéresse-t-il autant au dossier vénézuélien ? Si le pétrole est une raison évidente, d'autres éléments entrent en compte. "Les 400 000 Vénézuéliens qui vivent aux États-Unis constituent un socle électoral important pour les républicains, et notamment en Floride. La campagne pour 2020 a déjà commencé", relève Matthieu Mabin, correspondant de France 24 à Washington.
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