La principale association françaises de victimes du terrorisme a lancé mardi un appel pour que la peine de mort à laquelle six djihadistes français viennent d’être condamnés en Irak pour leurs actions au sein de l’Etat islamique soit commuée en prison à vie. L’Association française des Victimes du Terrorisme (AFVT) rappelle dans un communiqué sa “profonde opposition à la peine de mort”.
Elle souhaite que les djihadistes soient jugés et condamnés “dans le respect de leurs droits fondamentaux.” “Ainsi, nous demandons que ces peines soient commuées en prison à vie et que ces djihadistes puissent être entendus par les autorités judiciaires françaises”, ajoute-t-elle. Ces trois derniers jours, les autorités irakiennes ont annoncé la condamnation à mort par pendaison de six Français, Kevin Gonot, Léonard Lopez, Salim Machou, Mustapha Merzoughi, Brahim Nejara et Karam El Harchaoui.
“Exécuter Léonard Lopez, contre qui un mandat d’arrêt international a été délivré en juillet 2016, reviendrait à empêcher la justice française d’obtenir des réponses quant à sa participation au forum djihadiste Ansar Al Haqq”, souligne le fondateur et directeur général de l’AFVT, Guillaume Denoix de Saint Marc. Selon l’AFVT, quatre autres Français doivent être jugés en Irak les 2 et 3 juin et 12 seraient en attente de jugement.
“Exécuter ces djihadistes ne permettra pas à nos sociétés et aux victimes du terrorisme de comprendre les raisons de leur départ et les ramifications de leur organisation”, souligne l’association. “De nombreuses zones d’ombre restent à éclaircir dans beaucoup de procédures d’attentats en France et contre des Français à l’étranger.”
L’association rappelle à l’intention des autorités françaises que la France a pris des engagements en matière de lutte contre la peine de mort dans le monde. Elle invoque le 13e point de l’accord de partenariat et de coopération entre l’Union européenne et l’Irak, adopté par le Parlement européen le 4 juillet 2018. Il invite les Etats de l’Union “à faire de l’abolition de la peine de mort une priorité de ce dialogue” et les autorités irakiennes à “appliquer immédiatement un moratoire sur la peine de mort”.
Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse
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