Les envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs de l'ONU, de l'Union Africaine, de l'Union européenne et des Etats-Unis commencent lundi à Kinshasa une visite consacrée au rétablissement de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo, a déclaré la Mission de l'ONU en RDC.Les envoyés spéciaux - respectivement Mary Robinson, Boubacar Diarra, Koen Vervaeke et Russ Feingold - et le chef de la Monusco, Martin Kobler, doivent faire le point sur l'application de l'accord régional signé l'an dernier à Addis-Abeba et déterminer "ce qu'ils peuvent faire pour soutenir d'autres progrès", indique la mission onusienne dans un communiqué.
A cette fin, ils "prévoient de rencontrer des représentants du gouvernement, la société civile (associations, ONG, syndicats...) et la communauté internationale", a ajouté la Monusco. La visite de deux jours doit débuter lundi après-midi et se situe dans le cadre de missions régulières de suivi de l'application de l'accord d'Addis-Abeba. Parrainé par l'ONU, l'accord a été signé le 24 février 2013 par onze pays africains dont le Rwanda et l'Ouganda, deux voisins de la RDC accusés, malgré leur démentis, d'avoir soutenu la rébellion essentiellement tutsi-congolaise du Mouvement du 23 mars (M23). Par cet accord, la RDC s'est engagée notamment à mener des réformes politiques, sociales et sécuritaires.
Les autres pays, eux, ont promis entre autres de n'apporter aucun soutien aux rebelles dans l'est congolais, en proie depuis près de 20 ans à une instabilité chronique causée par des groupes armés locaux et étrangers. Dimanche, les envoyés spéciaux réunis à Bujumbura et le chef de la Monusco avaient demandé la "reddition complète de tous les combattants et hauts gradés (des rebelles hutu rwandais) FDLR dans les prochains jours" au risque de subir des attaques de l'armée congolaise et de la brigade d'intervention de la Monusco, qui avait participé à la déroute du M23 en novembre dernier.
Les Forces démocratiques de libération du Rwanda sont accusées d'avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU. Réfugiées dans l'est de la RDC, elles comptent entre 1.500 et 4.000 hommes, selon les sources, et sont particulièrement actives dans les Nord- et Sud-Kivu, où elles sont accusées de graves exactions contre les civils (viols, meurtres, pillages, enrôlements d'enfants-soldats...). Vendredi au Nord-Kivu, près de 100 hommes se sont rendus mais aucun des chefs recherchés par la justice nationale ou internationale. Au Sud-Kivu, les redditions n'ont pas pu commencer vendredi pour des raisons logistiques, ont expliqué les FDLR.
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