Des centaines de pangolins ont été saisis en Indonésie, ont indiqué mercredi les autorités, au lendemain de l'annonce par la Malaisie d'une saisie de près de 300 kilos d'écailles de cet animal protégé, très prisé sur le marché noir. Deux suspects ont été interpellés lors d'une perquisition de la marine indonésienne dans un entrepôt sur l'île de Sumatra. Les enquêteurs ont découvert 223 pangolins vivants, 24 déjà morts et neuf grands sacs contenant des écailles de ce mammifère, d'une valeur marchande estimée à 170.000 euros au total.
La cargaison a été saisie dans la ville de Medan et devait être expédiée en Malaisie, pays d'Asie du Sud-Est voisin de l'Indonésie, ont précisé les autorités locales. Les deux hommes interpellés, soupçonnés d'être des petits acteurs d'une organisation criminelle, encourent jusqu'à cinq ans de prison pour infraction à la législation sur la protection des espèces sauvages, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la marine indonésienne, Sahala Sinaga. Mardi, la douane malaisienne avait annoncé la saisie de 288 kilos d'écailles de pangolin à l'aéroport international de Kuala Lumpur.
La cargaison, d'une valeur marchande évaluée à 775.000 euros, était arrivée du Ghana. Les saisies d'écailles de ce mammifère peu connu et doté d'une langue plus longue que le corps se sont multipliées ces derniers mois en Malaisie. Le pangolin est protégé depuis septembre 2016 par le traité de la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites).
Il a gagné le titre peu envié de mammifère le plus victime de trafic au monde, avec environ un million de pangolins capturés ces dix dernières années dans les forêts d'Asie et d'Afrique. La viande de pangolin est considérée comme un mets raffiné en Chine. Les os et organes de l'unique mammifère au monde recouvert d'écailles sont très prisés des guérisseurs chinois et vietnamiens. Les écailles sont parées de nombreuses vertus curatives par la médecine traditionnelle, bien qu'elle ne soient guère plus que de la simple kératine, à l'instar des ongles humains.
0 Commentaires
Participer à la Discussion