Alors que les États-Unis ont tenté de mener des cyberattaques contre l'Iran, Washington doit annoncer lundi de nouvelles sanctions "majeures" contre Téhéran en représailles du tir qui a abattu un drone américain le 20 juin.
L’escalade se poursuit. Les États-Unis doivent annoncer, lundi 24 juin, de nouvelles sanctions "majeures" contre l'Iran alors que la tension croissante entre les deux pays, nourrie d'incidents et d'invectives guerrières, fait craindre un embrasement.
Téhéran et Washington ont beau répéter ne pas chercher la guerre, les déclarations belliqueuses et les incidents se multiplient, dont des attaques d'origine inconnue contre des pétroliers et la destruction d'un drone américain par l'Iran dans la région du Golfe.
Dimanche, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a fait état pour la première fois d'un incident impliquant un drone américain le 26 mai qui, selon une carte qu'il a publiée sur Twitter, serait resté au moins 20 minutes dans l'espace iranien et aurait reçu trois "avertissements".
More evidence—including encroachment of a MQ9 spy drone on 5/26, speedboat purchases & phone calls planning to attribute ship attacks to Iran—indicate #B_Team was moments away from trapping @realDonaldTrump into a war. Prudence prevented it, but #EconomicTerrorism brings tension. pic.twitter.com/LmWJTDvt2O
— Javad Zarif (@JZarif) 23 juin 2019
Avant de s'envoler pour l'Arabie saoudite, rival régional de l'Iran, et les Émirats arabes unis, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a jugé "enfantine" la carte publiée par Mohammad Javad Zarif.
L'annonce iranienne est intervenue après qu'un missile iranien eut abattu un drone de l'US Navy jeudi. Téhéran affirme que cet appareil a violé son espace aérien. Washington assure qu'il a été détruit dans l'espace aérien international.
Après la destruction du drone, Donald Trump a parlé d'une "énorme erreur" de l'Iran mais a annulé in extremis des frappes contre des cibles iraniennes.
L'analyse de notre correspondante Sonia Dridi à Washington
Cyberattaques américaines contre les systèmes de défense iraniens
En visite à Jérusalem, le conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump, John Bolton, a averti l'Iran qu'il "ne devrait confondre prudence et retenue avec de la faiblesse", après le renoncement du président américain à frapper.
Donald Trump a en revanche autorisé secrètement, selon le Washington Post et Yahoo! News, des représailles sous forme de cyberattaques contre les systèmes de défense iraniens. Le Pentagone s'est refusé à tout commentaire. Mais selon le ministre iranien des Télécommunications, aucune "cyberattaque" contre l'Iran "n'a réussi".
Les tensions ne cessent de monter depuis le retrait américain en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran, privant ce pays des bénéfices économiques qu'il escomptait de ce pacte.
Elles se sont intensifiées avec des attaques contre des pétroliers dans la région du Golfe en mai et en juin, imputées par Washington à Téhéran qui a démenti.
De nouvelles mesures de rétorsion contre l'Iran ont été annoncées par Donald Trump samedi. "Nous mettons en place des sanctions supplémentaires majeures contre l'Iran lundi", avait-il tweeté. "L'Iran ne peut pas avoir d'armes nucléaires !".
L'Iran a toujours nié vouloir se doter de l'arme atomique, mais Donald Trump l'accuse de chercher secrètement à en fabriquer et de "déstabiliser" la région.
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