Au moins 18 personnes ont été tuées et 50 blessées lors d'une attaque dans un collège technique de Kertch en Crimée, ce 17 octobre. L'auteur, un élève, a mis fin à ses jours après son geste.
Au moins 18 personnes ont été tuées, ce 17 octobre, et 50 autres blessées par une explosion dans le collège polytechnique de Kertch, ville portuaire de la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie au détriment de l'Ukraine. Un engin explosif bourré d'objets métalliques a été déclenché dans la cantine de l'établissement en fin de matinée. La plupart des victimes sont des adolescents.
Selon le Comité d’enquête russe, l'auteur de l'attaque, un élève du collège, a mis fin à ses jours. Il s’agirait d’un adolescent de 18 ans dont le corps a été retrouvé à l’intérieur du lycée.
L'élève était inscrit en quatrième année au Lycée polytechnique de Kertch. Son corps sans vie a été retrouvé dans l'une des pièces du bâtiment. Les enquêteurs pensent qu'il s'est donné la mort après avoir mis son plan à exécution. Il a d'abord déclenché une bombe dans la cafeteria à l'heure du déjeuner. En plein service du midi. La pièce était bondée. La détonation a fait exploser les vitres, provoqué un mouvement de panique. Et c'est là qu'il a commencé à tirer. Les témoignages décrivent une scène de guerre : la fumée, le sang, les blessés qui se jettent au sol...
Quel mobile ? Jusqu'ici, rien n'a filtré. Aucun indice tangible, pas de lettre, pas de message, pas de revendication. Mais il y a cet ami du tireur qui raconte qu'il était un solitaire, qu'il lui avait parlé de la tuerie de Columbine, aux Etats-Unis. Peut-être la fascination macabre d'un déséquilibré, l'enquête le dira. D'ici là, une certitude : depuis la prise d'otages de Beslan en 2004, il y a presque 15 ans. Jamais une attaque dans un établissement scolaire géré par l'administration russe n'avait fait autant de victimes.
Toujours selon le Comité d’enquête, les victimes n’ont pas été tuées par la détonation de l’engin explosif, mais par les tirs qui ont suivi.
Le bilan pourrait encore s’alourdir, car il y a de nombreux blessés, note notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot. Les autorités ont envoyé sur place plusieurs hélicoptères avec du personnel médical. Le secteur du lycée a été bouclé par des véhicules de l’armée et tous les établissements scolaires de la ville de Kertch ont été évacués. Située dans l’est de la Crimée, la ville est reliée à la Russie par un pont que Vladimir Poutine avait inauguré en mai dernier.
Poutine présente ses condoléances
Le président russe Vladimir Poutine « présente ses sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a chargé le ministère de la Santé et celui des Urgences de prendre toutes les mesures nécessaires pour apporter une aide médicale aux personnes blessées dans l’attaque et si besoin permettre le rapatriement de ces blessés dans les centres médicaux de Moscou ou ailleurs en Russie. Le président a aussi demandé aux services fédéraux de sécurité et aux services d’enquête de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’établir les causes de l’incident. Nous attendons à présent des informations des services compétents ».
Le ministère des Situations d'urgence russe a déclaré l'état d'urgence à Kertch et a annoncé sur son compte Twitter l'envoi sur place de trois hélicoptères avec du personnel médical et d'un avion. De son côté, le Premier ministre de Crimée, Sergueï Aksionov, a annoncé sur sa page Facebook que trois jours de deuil seraient observés dans la péninsule.
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