Pour lui, la technologie ARN messager, utilisée par Pfizer/BioNTech et Moderna, les premiers laboratoires dont le vaccin a été approuvé dans l’UE, correspond à une luxueuse Tesla, produite en moins de temps qu’une modeste Twingo.
“Ce que personne n’avait anticipé, et c’est un aspect formidable de cette crise, c’est que ce qui marcherait le mieux et plus vite, serait les vaccins les plus compliqués”, explique ainsi le président de la République, ajoutant: “ce que dit cette crise est que la Twingo met plus de temps à être produite que la Tesla qu’on n’avait jamais produit. C’est exactement ce qui s’est passé.”
“Personne n’avait jamais fait un vaccin avec l’ARN messager”, fait-il encore valoir, dans des propos cités ce samedi 30 janvier -en français- par le quotidien italien La Repubblica.
Cette technique, consistant à introduire des instructions génétiques dans l’organisme pour déclencher la production d’une protéine identique à celle du coronavirus et provoquer une réponse immunitaire, permet aujourd’hui d’afficher des taux d’efficacité très élevés, entre 94,1% et 95% pour Pfizer/BioNTech et Moderna. Le vaccin d’AstraZeneca/Oxford, utilisant une autre technologie, plus répandue, semble de son côté être efficace à 60% environ.
“Nous avons très peu d’informations sur ce vaccin, on attend de voir les résultats de l’EMA. Aujourd’hui on pense qu’il est quasi-inefficace pour les plus de 65 ans”, a d’ailleurs expliqué le président français aux journalistes de la presse étrangère, selon des propos confirmés à l’AFP par l’Elysée.
Il a également apporté son soutien à la Commission européenne dans son bras de fer avec le laboratoire. “On veut avoir les capacités d’audit et on veut être sûr que si les gens n’honorent pas leur contrat, ce n’est pas parce qu’ils vont sur-livrer ailleurs”, a-t-il encore déclaré alors qu’AstraZeneca a annoncé une réduction de trois-quarts au premier trimestre des livraisons promises à l’Union. Pour Emmanuel Macron, “il y a eu un manque de transparence dans les informations fournies.”
Plus globalement, le président de la République s’est échiné à défendre la concertation européenne et l’action coordonnée dans cette pandémie.
“Les seules stratégies vaccinales qui peuvent marcher sont celles qui organisent, au moins à l’échelle d’un continent, la vaccination. (...) Tout cela ne marche pas que si on le fait ensemble. Donc on a eu raison de le faire ensemble. Je me félicite qu’au sein de l’Union, on ait une stratégie coordonnée d’achats, de vaccination et d’organisation. Il faut tenir sur cette ligne”, a-t-il expliqué, toujours aux médias internationaux comme le Guardian, le New York Times ou La Repubblica.
Il n’a, en revanche, pas retenu ses coups contre la stratégie vaccinale britannique consistant à différer les deuxièmes injections.
“L’objectif, ce n’est pas d’avoir le plus possible de premières injections”, car “quand vous avez toutes les agences sanitaires et l’industriel qui vous disent, pour que ça marche, il faut deux injections avec un maximum de 28 jours entre les deux, ce qui est le cas du Pfizer-BioNTech, et que vous avez des pays qui ont une stratégie vaccinale qui ne consiste à faire qu’une injection, je ne suis pas sûr que ce soit totalement sérieux.”
Et le chef de l’État d’agiter le spectre des variants dont l’émergence pourrait être favorisée par à ces pratiques: “les scientifiques vous disent qu’on accélère les mutants quand on ne fait qu’une injection parce que les gens sont moins bien couverts et donc le virus s’adapte.”
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