Par mesure de sécurité face à l’épidémie de coronavirus en Italie, les festivités du carnaval de Venise sont annulées. L’événement devait se terminer mardi 25 février, mais les autorités de Vénétie ont préféré jouer la prudence. Son annulation en dit long sur la menace qui pèse sur la région.
On ne saura pas cette année, à Venise, qui remportera le concours du plus beau masque de carnaval. Il a été purement et simplement annulé, tout comme la course costumée des rameurs de gondoles et toutes les autres festivités du Carnaval. Le président de Vénétie a annoncé ce dimanche la fin prématurée de l'événement, censé se terminer mardi prochain.
Le Carnaval est l’événement qui draine le plus de touristes chaque année à Venise, la cité lacustre attirant jusqu’à 30 millions de visiteurs par an. Certaines années, avant que leur nombre de ne soient limité à 20 000, jusqu’à 100 000 personnes pouvaient se rassembler sur la place Saint-Marc pour assister au « vol de l’Ange », quand une jeune fille s’élance du campanile attachée à un filin, marquant le début des festivités. Les retombées économiques, elles, se chiffrent en millions d’euros.
Le Carnaval est une institution dans la cité des Doges. Elle remonte au Moyen-Âge. Plusieurs historiens l'établissent en 1162. Depuis, cette tradition païenne qui précède l’entrée dans le Carême n’avait que très rarement été remise en cause à Venise. Ce fut le cas à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les troupes du Directoire menées par Napoléon prirent le contrôle de la région. Bonaparte craignait alors que des révolutionnaires ne se cachent derrière les masques. Pendant la période fasciste, Mussolini avait aussi remis en cause le Carnaval.
Cette fois, c’est le coronavirus qui a eu raison de la tradition. La Vénétie a vu le nombre de cas d'infections au Covid-19 se multiplier ces derniers jours, d'abord autour du village de Vo' Euganeo où est décédé vendredi un maçon à la retraite. L'épidémie touche aussi la Vénétie, où le bilan est passé à 25 cas confirmés, dont deux à Venise.
Un troisième décès
Les autorités italiennes ont fait état dimanche en fin de journée d'un troisième décès, une femme âgée atteinte d'un cancer hospitalisée à Crema, près de Crémone, en Lombardie.
La première personne ayant succombé au coronavirus est une femme de 76 ans dont le corps a été retrouvé jeudi à son domicile, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Milan, en Lombardie. Un homme de 78 ans est mort vendredi soir dans un hôpital de Padoue, en Vénétie. Son épouse et sa fille sont également contaminées.
Au total, le nombre de contaminations confirmées dépasse les 130 cas, dont 90 en Lombardie, la région la plus touchée. Cela fait de l'Italie le premier pays en Europe par le nombre d'infections.
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