Après un mois de jeûne confiné pour cause d’épidémie de Covid-19, les musulmans du monde entier se préparent aux festivités de fin du ramadan, l’Aïd el-Fitr, qui commencent ce dimanche. En Turquie, les autorités ont décrété un confinement quasi-total de samedi à mardi. Les Turcs se pressent donc pour faire leurs provisions.
Pour cet Aïd el-Fitr – Razaman bayrami, en turc – en pleine épidémie, le panier de courses de Hasan est léger : un peu de viande, de quoi faire une salade, des lentilles pour la soupe, quelques bonbons pour les enfants.
Hasan fêtera la fin du ramadan dans son appartement d’Istanbul avec son épouse et ses deux fils. « Le ramadan lui-même a été très différent cette année, dit-il. Nous n’avons pas pu rompre le jeûne avec nos amis, nous n’avons pas pu prier dans les mosquées. Et maintenant, l’Aïd en famille restreinte. Ce n’est pas dans nos habitudes. Normalement, on va voir nos parents, nos amis. Là, ce ne sera pas possible. Ce virus a tout perturbé. »
Hikmet, elle, se prépare à des festivités bien ternes. Cette retraitée vit seule, et comme elle a plus de 65 ans, elle n’a en théorie même pas le droit de sortir faire des courses. Mais Hikmet a enfreint les règles. Il y a deux jours, elle est allée acheter les ingrédients de son dessert de l’Aïd : des baklavas. Elle ne voulait confier cette tâche à personne.
« Normalement, c’est ma sœur qui fait mes courses, explique-t-elle. Mais là, j’ai voulu sortir. La supérette est en bas de chez moi. Même si je n’ai invité personne, je tenais à faire ce dessert. Et s’il y en a que ça intéresse, j’entrouvrirai la porte pour leur faire goûter (rires). Mes proches insistent pour venir chez moi, mais j’ai dit non pour cette fois. »
Hikmet a néanmoins une raison de se réjouir : dimanche, comme tous les Turcs de plus de 65 ans, elle aura le droit de se promener entre 14h et 20h près de son domicile. Pendant que les Turcs plus jeunes passeront le premier jour de l’Aïd confinés chez eux.
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