« Le plan pour la transition vers une nouvelle normalité », c’est le nom que le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez a donné à son programme de déconfinement. A la différence d’autres pays, l’Espagne a choisi de le structurer par phases, quatre au total, et non pas par dates.
Le déconfinement va obéir à quatre phases bien distinctes, il va durer deux mois - c’est à dire jusqu’à la fin juin - et il variera selon les 50 provinces espagnoles. C’est l’essentiel du message délivré par le chef du gouvernement Pedro Sanchez après de longues heures de négociations et de flottement, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.
Un déconfinement qui sera, pour reprendre les termes officiels « graduel, asymétrique et coordonné ». En clair, le pouvoir central tente de ménager la chèvre et le choux. Autrement dit, il veut demeurer d’un côté très prudent sur le plan sanitaire et faire en sorte que l’inflexion de la fameuse courbe se poursuive. Et d’un autre côté, il veut permettre au pays de respirer sur le plan économique.
En particulier le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, d’une importance cruciale et qui assure 12% du PIB. Dans les restaurants par exemple, on commencera par une affluence maximale de 30%. Pour autant, personne ne sait encore à quelle date rouvriront les plages et les hôtels.
Objectif juillet
Le confinement strict imposé aux Espagnols va s'assouplir mais très progressivement, a averti le chef du gouvernement. « Il est important de prendre en compte quelque chose que nous avons appris au cours de ces longs mois de bataille contre le virus: chacune des trois phases de désescalade durera au minimum deux semaines. Pourquoi ? Parce que c'est la durée moyenne d'incubation du virus. Cela signifie que dans le meilleur des cas, l'étape de désescalade ou de transition vers cette nouvelle normalité durera au minimum six semaines, dans chaque territoire. Donc environ un mois et demi. »
Pedro Sanchez a dit ainsi espérer un retour « à la normale » vers la fin du mois de juin, début juillet. Mais la méfiance est de mise. « Si tout se passe comme jusqu'à maintenant, et c'est la raison pour laquelle je le dis avec beaucoup de précaution, la durée maximale que nous essayerons de ne pas dépasser sera, nous l'espérons, de huit semaines pour l'ensemble du territoire espagnol. Donc fin juin, nous serions un pays en pleine "normalité", si l'évolution de l'épidémie est contrôlée dans tous les territoires. »
Dans ce plan de déconfinement très progressif, les gouvernements régionaux auront leur mot à dire. Car Pedro Sanchez le sait mieux que quiconque: la fin de la crise sanitaire ne signera pas la fin de la crise politique.
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