Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, a fait part jeudi matin de son “désaccord” face aux mesures restrictives dévoilées la veille par le gouvernement français pour tenter d’endiguer la propagation du coronavirus.
Paris et sa petite couronne, de même que Lille, Toulouse, Saint-Étienne, Rouen, Grenoble, Montpellier et Rennes, ont été placées en zone “d’alerte renforcée”, avec fermeture des bars au plus tard à 22h00, réduction à 1.000 personnes de la jauge des rassemblements et interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public notamment.
“La grande majorité de nos cafetiers et de nos restaurateurs ont vraiment fait des choses belles sur l’espace public et sérieusement, et je veux aujourd’hui leur apporter tout mon soutien par rapport aux mesures restrictives qui ont été prises, et malheureusement sans aucune concertation”, a réagi Anne Hidalgo qui participait à un colloque sur les villes au Havre.
“J’avais dit mon désaccord sur ces mesures-là”, a ajouté la maire de Paris dans un extrait vidéo diffusé par BFM TV.
Elle a précisé n’avoir été prévenue par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qu’une heure avant ses annonces devant la presse.
Dans la métropole Marseille-Aix et en Guadeloupe, le resserrement du dispositif sanitaire est encore plus dur.
Classés en zone d’alerte maximale, ces territoires vont devoir mettre en oeuvre à partir de samedi une fermeture totale des bars et des restaurants, de même que tous les établissements recevant du public, “sauf s’il existe un protocole sanitaire strict”, a précisé le ministre.
L’annonce a provoqué la colère à Marseille.
“J’apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la mairie de Marseille n’a pas été consultée. Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce. Je n’accepte pas que les Marseillais soient victimes de décisions politiques que personne ne peut comprendre”, a commenté Michèle Rubirola, la maire de Marseille, dès mercredi soir sur Twitter.
Lui répondant sur le même réseau social, Olivier Véran a justifié ces décisions par la nécessité de protéger les Marseillais “alors que tous les indicateurs sanitaires sont très dégradés” et ajoute s’en être entretenu mercredi après-midi avec Benoît Payan, le premier adjoint de la mairie de Marseille.
Lequel a à son tour répliqué sur Twitter et sur deux fronts, assurant que “les chiffres officiels de l’Etat montrent une amélioration constante” de la situation sanitaire à Marseille et dénonçant une “absence de concertation”.
“M. le Ministre, vous perdez le sens des réalités. Je vous ai appelé car vous n’aviez pas pris la peine de le faire, pour vous dire tout le mal que je pensais de votre méthode et de vos décisions”, l’interpelle-t-il.
Bien lire au § 7 que la fermeture des bars et restaurants est prévue à partir de samedi à Aix-Marseille et en Guadeloupe
Henri-Pierre André, édité par Blandine Hénault
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