La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a donné son feu vert ce mardi 26 mai à la mise en place de StopCovid, l'application de traçage de contacts pour smartphones voulue par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie du coronavirus.
Dans son avis publié ce mardi, la Cnil estime que l'application respecte les différentes dispositions législatives relatives à la protection de la vie privée, et formule quelques dernières recommandations pour sa mise en place.
Ce type d'application a été massivement utilisé en Asie orientale dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, de la Chine à la Corée du Sud, en passant par Taïwan. En quoi consiste la version française StopCovid ? Elle permettra à un utilisateur de garder la trace des autres utilisateurs croisés pendant les deux dernières semaines, à moins d'un mètre et pendant au moins quinze minutes. Si cet utilisateur découvre qu'il est porteur du coronavirus, il peut prévenir les personnes croisées, en notifiant l'application de sa contamination.
StopCovid ne sera disponible qu'à titre strictement volontaire. L'application fonctionne sans géolocalisation – contrairement à celles des pays asiatiques – mais sur la base de la technologie Bluetooth, qui permet aux appareils électroniques de communiquer entre eux à courte distance.
Face aux réticences, la Cnil propose des améliorations
Pourquoi l'avis de la Cnil était-il attendu ? Parce que StopCovid suscite les réticences de bon nombre de défenseurs de la vie privée. Ces derniers craignent qu'elle ne marque un premier pas vers une société de la surveillance, où nos faits et gestes sont épiés en permanence par des systèmes automatiques.
Dans son avis, la Cnil – qui avait déjà donné un feu vert de principe le 24 avril – constate que les concepteurs de l'application ont érigé un certain nombre de garde-fous pour empêcher les dérives.
Néanmoins, la Commission, qui est une autorité administrative indépendante, formule quelques observations pour renforcer encore la protection de la vie privée des individus. Elle souhaite, par exemple, une « amélioration de l'information fournie aux utilisateurs, en particulier s'agissant des conditions d'utilisation de l'application et des modalités d'effacement des données personnelles ».
La Cnil souhaite également « une information spécifique pour les mineurs et les parents des mineurs », et la confirmation dans le décret à venir sur l'application « d'un droit d'opposition et d'un droit à l'effacement des données pseudonymisées enregistrées ».
Dans les magasins d'applications dès ce week-end ?
L'Assemblée nationale et le Sénat débattront ce mercredi 27 mai du projet du gouvernement, avant de s'exprimer par un vote. Dans une interview au Figaro daté de mardi, Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, a indiqué que l'application pourrait être dans les magasins d'application de Google et d'Apple dès ce week-end, « sous réserve du vote au Parlement ».
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