Le Premier ministre français Edouard Philippe et le ministre de la Santé ont été interrogés ce mercredi par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le Covid-19. Le chef du gouvernement a répondu aux nombreuses questions des députés qui s’interrogent et critiquent parfois les décisions de l’exécutif.
Entouré de plusieurs classeurs, face à un grand écran, Edouard Philippe a répondu pendant plus de deux heures aux questions des députés confinés chez eux. Le Premier ministre se savait attendu, accusé tous les jours par une partie de l’opposition de ne pas faire assez. D’entrée de jeu, il a tenté de déminer le terrain. « Nous ne savons pas tout », a-t-il avoué.
Et pour la première fois, Edouard Philippe a évoqué concrètement la fin du confinement et préparé les esprits à une sortie progressive. « Il est probable que nous ne nous acheminions pas vers un déconfinement qui serait général et absolu, en une fois, partout et pour tout le monde », a prévenu le chef du gouvernement.
Plusieurs hypothèses
Pour l'heure, le confinement général en France est ordonné jusqu'au 15 avril. Interrogé par le président de l'Assemblée Richard Ferrand sur les critères qui conduiront au choix du déconfinement, Edouard Philippe a qualifié la question de « redoutablement complexe », rappelant qu'il n'y avait « pas de précédent » ni de « méthode éprouvée ». Un déconfinement en fonction des régions, selon les résultats des tests, ou bien encore selon l’âge des Français, est étudié en ce moment.
De l'option retenue dépendra la question de la rentrée dans les écoles, collèges et lycées. La date du 4 mai avait été avancée par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, mais elle n'est qu'une « hypothèse », a indiqué Edouard Philippe. Il est désormais « acquis » que le baccalauréat 2020 ne pourra pas être organisé dans des conditions, a-t-il ajouté.
Edouard Philippe a par ailleurs exclu la possibilité d'un traçage numérique « obligatoire » des individus pour lutter contre l'épidémie du coronavirus. Un « engagement volontaire » est cependant possible.
Un milliard et demi de masques commandés
Cette audition par écrans interposés s’est déroulée sans heurts. Difficile en effet de s’invectiver à distance. « Monsieur le Premier ministre, il est important que vous ayez abordé la question du déconfinement sur lequel nous vous interpellons depuis plusieurs jours », a ainsi réagi le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, pourtant l’un des opposants les plus critiques envers le gouvernement.
Lors de cette même audition, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que la France avait commandé « plus d'un milliard et demi de masques en France et à l'étranger » pour faire face aux besoins liés à l'épidémie. « Le pont aérien mis en place entre la France et la Chine a permis d'importer lundi 8,5 millions de masques, nous en attendons 13 millions supplémentaires la semaine prochaine », a-t-il précisé.
La semaine prochaine, les ministres de la Justice et de l’Intérieur seront à leur tour entendus. Edouard Philippe, lui, poursuivra son opération transparence ce jeudi soir lors d’une émission spéciale à la télévision.
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