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Climat politique délétère avant les annonces de Hollande

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Climat politique délétère avant les annonces de Hollande

Le climat politique, délétère depuis l'éclatement de l'affaire Jérôme Cahuzac, s'est encore dégradé lundi en France avec de nouvelles attaques de l'opposition et une rumeur, rapidement démentie, d'un compte en Suisse détenu par Laurent Fabius. La pression reste forte sur François Hollande, qui prépare des mesures de moralisation de la vie politique pour tenter d'éteindre l'incendie allumé la semaine dernière par les aveux de l'ancien ministre du Budget, qui a admis avoir un compte bancaire à l'étranger depuis 1992 après l'avoir toujours nié. Les consultations ont duré tout le week-end à l'Elysée, où ont notamment été reçus les ministres de l'Intérieur et du Redressement productif, Manuel Valls et Arnaud Montebourg, ainsi que le Premier ministre, dimanche après-midi. "La réflexion est en cours", soulignait-on lundi dans l'entourage de François Hollande, qui ne prévoyait pas de prise de parole du chef de l'Etat dans l'immédiat. Dans une interview à la Nouvelle République du Centre-Ouest, Jean-Marc Ayrault précise que les mesures qu'il prépare "sous l'autorité du président de la République" seront "sévères pour garantir la transparence, le respect de la loi et la probité". "Les sanctions seront durcies, car nous ne pouvons tolérer le moindre manquement de la part de ceux qui sont investis d'une fonction publique", indique le chef du gouvernement. Bien que démentie par Laurent Fabius, la rumeur évoquée par Libération lundi sur un éventuel compte en Suisse détenu par le ministre des Affaires étrangères et sur lequel enquêterait le site d'informations Mediapart a donné de nouveaux arguments à l'opposition qui réclame une démission du gouvernement. Cela "consacre la faillite de cette gauche morale qui donnait des leçons", a déclaré le député UMP Xavier Bertrand sur France Info. "L'affaire Cahuzac montre bien aujourd'hui que chacun des hommes politiques doit prendre conscience qu'il y a maintenant une exigence absolue d'exemplarité." "Quand l'Etat ne fait plus son travail, après vous avez des rumeurs, des noms qui sont jetés en pâture", a renchéri sur Canal + le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.


 "LES FAITS" 

A gauche, les élus ont fait bloc autour du ministre des Affaires étrangères et ont appelé à la prudence."Cela a été démenti par Laurent Fabius et Mediapart aussi s'est distancé de ces rumeurs", a dit le patron du PS, Harlem Désir, sur i<Télé. "Il faut s'en tenir aux faits (...) Il ne s'agit pas de lancer des rumeurs chaque journée."Pour le député PS Jean-Christophe Cambadélis, "on est en train de perdre la tête, on commente des rumeurs qui ne sont pas recoupées". Il a appelé sur LCI à "reprendre son calme et avancer dans le débat pour moraliser la politique française". Un avis partagé par Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. "Jeter l'opprobre sur des centaines de milliers d'élus me paraît complètement injuste et ça ne va faire qu'alimenter la société de défiance qui caractérise aujourd'hui la France et qui conduit d'une manière générale à l'incivisme et au doute", a-t-il dit sur Europe 1.

Pour les élus socialistes, l'affaire Cahuzac n'est pas un problème interne au Parti socialiste mais concerne l'ensemble de la classe politique.

"On a essayé ces dernières années de légiférer sur les conflits d'intérêts et ceux qui veulent aujourd'hui être des parangons de vertu sont ceux qui hier refusaient que nous allions plus loin dans la lutte contre les conflits d'intérêt", a déclaré Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée.

L'opposition "devrait faire attention car quand on est sur des questions d'éthique il faut être sûr de n'avoir rien à se reprocher soi-même", a ajouté la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti sur Radio Classique.

"Je ne pense pas que la droite soit en capacité de nous donner des leçons en la matière. Dans cette affaire là, c'est l'ensemble de la classe politique qui est visée, on cherche à se tirer des balles dans le pied les uns les autres, c'est désastreux car c'est le risque de la montée des populismes."

Marine Pennetier, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse



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