Si le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, annoncé par Donald Trump ce jeudi, n’est pas vraiment une surprise, il n’a pas manqué de provoquer la colère des nombreux pays signataires. La communauté internationale regrette largement cette décision.
De Berlin à Paris, en passant par les Etats-Unis, la communauté internationale n’a pas tardé à critiquer le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.
« Je regrette la décision du président américain », a ainsi indiqué la chancelière allemande Angela Merkel, tout en appelant à poursuivre « la politique climatique qui préserve notre terre ». Auparavant, plusieurs de ses ministres sociaux-démocrates, dont son chef de la diplomatie, avaient estimé que la décision de M. Trump allait « nuire » au monde entier.
« L'accord de Paris va perdurer. Le monde peut continuer à compter sur l'Europe pour le leadership global dans la lutte contre le changement climatique », a pour sa part promis le commissaire européen à l'Action pour le climat, Miguel Arias Canete, en « regrettant profondément la décision unilatérale de l'administration Trump ».
Emmanuel Macron intransigeant
En France, le nouveau président Emmanuel Macron a dit à Donald Trump que « rien n'était renégociable » dans les accords de Paris sur le climat, selon son entourage. La France et les Etats-Unis « continueront à travailler ensemble, mais pas sur le sujet climat », a-t-on ajouté. Plus tard dans la soirée, Emmanuel Macron a déclaré que son homologue américain avait commis « une faute pour l'avenir de notre planète ».
Son prédécesseur François Hollande a lui aussi réagi: « Donald Trump a pris une décision funeste pour les Etats-Unis, mais qui n'empêchera pas le monde d'avancer dans sa lutte raisonnée et volontaire contre le réchauffement climatique. Le retrait américain ne suspend pas l'accord de Paris. Il doit au contraire en accélérer la mise en oeuvre ».
Pour « marquer sa désapprobation à l’égard de la décision de Donald Trump », Paris et sa maire socialiste Anne Hidalgo, ont décidé d’éclairer en vert la façade de l’Hôtel de Ville de Paris. Dans une déclaration séparée, Mme Hidalgo a qualifié d' « erreur aux conséquences dramatiques fatale » le retrait de cet accord, « exploit diplomatique inouï (qui) n'aurait notamment jamais vu le jour sans l'implication des États-Unis d'Amérique ».
Les critiques fusent aux Etats-Unis
L'ancien président Barack Obama regrette lui aussi la décision de son successeur Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, mais il affirme que cette décision n'entravera pas les progrès écologiques dans le reste du monde. « Le secteur privé a déjà choisi un avenir à faible carbone, a-t-il déclaré dans un communiqué. Et pour les pays qui se sont engagés dans cet avenir, l'accord de Paris a ouvert les vannes pour que les entreprises, les scientifiques et les ingénieurs déclenchent des investissements et innovations de hautes technologies et faibles en carbone à une échelle sans précédent. Les pays qui restent dans l'accord de Paris seront ceux qui en récolteront les bénéfices en termes d'emplois et de secteurs d'activité créés. »
Elon Musk, le très médiatique PDG du constructeur de voitures électriques Tesla et ardent défenseur des énergies renouvelables, a annoncé pour sa part qu'il quittait les différents cénacles de grands patrons conseillant Donald Trump, après la décision de ce dernier de quitter l'accord de Paris sur le climat. « Je suis déçu par la décision sur l'accord de Paris. Le changement climatique est réel. L'industrie doit maintenant prendre la tête et ne plus dépendre du gouvernement », a-t-il tweeté.
L'ancien vice-président américain, Al Gore, élu prix Nobel de la paix en 2007 pour son activité en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, a lui dénoncé « une décision irréfléchie et indéfendable ».
Le maire de Pittsburgh, une ville industrielle que Trump a opposé à Paris pour justifier sa décision lors de son discours, a immédiatement annoncé qu’il continuerait malgré tout de suivre les engagements contenus dans l’accord sur le climat. Une décision partagée par le maire de New York, qui a déjà indiqué qu’il prendrait bientôt un décret en ce sens.
Seuls les alliés républicains du président Donald Trump ont applaudi jeudi sa décision. Leur base électorale n'en attendait pas moins, même si l'opinion américaine en général est de moins en moins climato-sceptique.
1 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2017 (23:20 PM)Participer à la Discussion