Se raser la tête pour protester contre les détentions arbitraires en Chine. Le geste est symbolique et rare. Ce mardi à Pékin, les épouses d’avocats emprisonnés sont apparues chauves devant un tribunal de Pékin pour dénoncer l’emprisonnement des défenseurs des libertés dans le pays.
De notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
« Nous pouvons être chauves, mais vous ne pouvez bafouer le droit. » Lunettes fumées, cranes rasées, ce sont les deux caractères homonymes « wu » et « fa », sans cheveux et sans loi, qui reviennent dans le message scandé par les trois épouses d’avocats et la femme d’un militant des libertés devant un tribunal de pékin ce lundi.
Sur la vidéo diffusée sur Twitter et qui dure 7 secondes : au premier rang, madame Li Wenzu, mariée au défenseur des paysans expropriés Wang Quanzhang, détenu au secret et qui attend toujours son procès alors que le tribunal de Tianjin à l’est de Pékin semble traîner les pieds. A ses côtés, Yuan Shanshan, un enfant dans les bras, dont le mari Xie Yanyi a plaidé autrefois pour les membres de la secte Falun gong et attend lui aussi d’être jugé. Liu Ermin dont le compagnon est en prison, et enfin Wang Qiaoling, épouse de l’avocat Li Heping condamné l’année dernière à trois ans et demi de prison avec sursis pour subversion.
Ces épouses sont les victimes collatérales de la rafle dite « 709 », pour 7 juillet 2015, date de l’arrestation de près de 200 défenseurs de droits humains en Chine. Depuis plus de trois ans, ces épouses tentent d’alerter l’opinion par des rassemblements, notamment à Hongkong. Des manifestations à haut risque. En 2016, l’avocat Jiang Tianyong qui soutenait ces épouses de prisonniers a lui-même été arrêté.
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Anonyme
En Décembre, 2018 (21:29 PM)Participer à la Discussion