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Chili: le gouvernement rencontre les syndicats pour trouver une sortie de crise

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Chili: le gouvernement rencontre les syndicats pour trouver une sortie de crise
Le gouvernement chilien s'est réuni jeudi 28 novembre pour la première fois avec les syndicats pour tenter de trouver une issue à la grave crise sociale.

Pour la première fois depuis l'éclatement de la crise, le 18 octobre, des membres du gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera ont rencontré des représentants de la « Plateforme d'unité sociale », un collectif d'organisations sociales et syndicales à l'origine de nombreux appels à manifester.

Parmi les membres du collectif figurent notamment la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), le plus puissant syndicat du pays, l'organisation professionnelle des professeurs ou encore le collectif "No+AFP" qui réclame la fin du système de retraites privatisé chilien, une revendication majeure des manifestants.

« Nous avons dit très clairement que nous n'étions pas prêts à négocier dans le dos des gens, que ce n'est pas notre état d'esprit, que ce sont eux (le gouvernement) qui doivent maintenant apporter des réponses aux propositions qui ont été faites », a déclaré à l'issue de la réunion, Mario Aguilar, le président du Collège des professeurs.

« Agenda social » et marchés fébriles

Alors que le gouvernement a déjà annoncé en octobre une batterie de mesures sociales pour tenter de mettre fin à la crise, les organisations syndicales et nombre de manifestants demandent au gouvernement d'aller plus loin, avec notamment une augmentation de 50% du salaire minimum et le remplacement du système de retraites par capitalisation individuelle, par un système par répartition.

Le ministre de l'Intérieur, Gonzalo Blumel, qui fait office de numéro un du gouvernement, s'est félicité que les parties se soient mises « d'accord pour lancer un dialogue sur les questions prioritaires de l'agenda social » telles que les salaires, l'accès à des services de santé de qualité, ainsi que les retraites.

Face à l'impuissance du pouvoir à juguler la crise, les marchés se sont montrés fébriles. La monnaie chilienne a connu un nouveau record à la baisse jeudi. Depuis l'éclatement de la crise, la monnaie s'est dépréciée d'environ 15%. Pour tenter d'endiguer cette chute, la Banque centrale a annoncé l'injection de 20 milliards dans l'économie d'ici fin mai, après une première intervention (4 milliards de dollars) mi-novembre sur le marché des changes.

« Usage excessif de la force »

Parallèlement, le Parlement débat de plusieurs projets de loi présentés par le gouvernement pour renforcer le maintien de l'ordre, comme une loi anti-casseurs et une autre permettant aux militaires de protéger les infrastructures publiques sans avoir besoin de décréter l'état d'urgence.

Et ce alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les violences et la répression menées par les forces de l’ordre au Chili. Depuis le début du mouvement de contestation, 23 personnes ont perdu la vie et plus de 2000 autres ont été blessées, dont certaines avec des séquelles irréversibles. L’ONU, mais également Amnesty International, ont dénoncé l’usage excessif de la force. Une dérive qui était déjà connu par la classe politique chilienne.


Aujourd’hui, ce à quoi nous assistons c’est la généralisation de situations qui existaient déjà. Il y a des rapports de l’institut national des droits de l’homme ou de la commission interaméricaine des droits de l’homme qui démontrent que lors de ces 20 dernières années il y a eu un usage excessif de la force notamment contre le peuple Mapuché dans le sud du pays.

Lucia Dammert
sociologue chilienne, spécialiste en sécurité citoyenne à l’Université de Santiago  


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