Ce pourrait être le début d'un retour au calme après une journée de violences. Mais, du fait d'un possible revirement de situation, les Abidjanais ont, apparemment, choisi de rester à la maison.
Vingt-quatre heures après les manifestations de rue des partisans du chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo, qui ont paralysé la ville d'Abidjan toute la journée d'hier, un calme précaire règne dans la capitale économique où l'activité n'avait pratiquement pas repris hier mardi, en fin de matinée, a constaté le correspondant de la Pana. Signe que la tension persiste encore, les "Jeunes patriotes", qui ont pris d'assaut la rue dès dimanche soir, après la réunion du Groupe de travail international sur la Côte d'Ivoire (Gti) qui a refusé de proroger le mandat des députés, assiègent toujours l'ambassade de France dont elle accuse les autorités d'être à l'origine de la décision qui les mécontente. Cette effervescence aux abords de la mission diplomatique française, protégée par un important dispositif de sécurité, n'est sans doute pas étrangère à la morosité qui règne sur le le Plateau, le quartier des affaires de la capitale économique pratiquement désert. La plupart des boutiques et des magasins sont restés fermés. Les banques qui avaient baissé leur rideau lundi en milieu de matinée n'ont pas réouvert, malgré les sollicitations de quelques clients, bien que le personnel soit sur place. Très peu de stations services continuaient à servir à la pompe les rares automobilistes qui ont osé s'aventurer dans ce quartier administratif considéré comme appartenant au "périmètre présidentiel", selon les termes des responsables de la sécurité du président Gbagbo.
D'habitude très dense, les jours ouvrables, le trafic sur les ponts Charles de Gaulle et Félix Houphouët-Boigny était d'une grande fluidité, sans doute du fait de l'absence des taxis clandestins communément appelés woro woro qui sèment d'ordinaire la pagaille en ces lieux. On signalait encore hier matin des incidents isolés à la Riviera, un quartier résidentiel qui abrite une cité universitaire, généralement le fer de lance de toutes les manifestations de rue, où des étudiants s'obstinent toujours à troubler le trafic, obligeant les transports en commun et même les autobus de la Société de transports abidjanais (Sotra) à cesser toute activité.
Du fait de cette situation toujours tendue, de nombreux travailleurs sont restés à la maison. Prudents, la plupart des parents ont préféré garder les enfants à la maison. Ceux qui ont amené les leurs à l'école ont dû rebrousser chemin car, pratiquement, tous les établissements d'enseignement primaire et secondaire, privés comme publics, n'ont pas ouvert. Selon des sources dignes de foi, recueillies par la Pana, M. Charles Konan-Banny, le Premier ministre du gouvernement de transition, devait recevoir, en milieu de journée (d'hier), les leaders de l'Alliance des jeunes pour le sursaut national, qui regroupe une kyrielle d'organisations de "Jeunes patriotes", pour tenter de décanter la situation.
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