Un des ex-dirigeants de Bygmalion, Guy Alvès, mis en examen mercredi, a confirmé au juge d'instruction l'existence d'un dispositif "aux termes duquel l'UMP prenait en charge de façon irrégulière des frais de campagne de Nicolas Sarkozy" lors de la présidentielle de 2012, a annoncé son avocat.
Guy "Alvès a confirmé devant les enquêteurs et devant le magistrat instructeur qu'il y a eu un dispositif qui a été mis en place aux termes duquel l'UMP prenait en charge de façon irrégulière des frais de campagne de Nicolas Sarkozy", a déclaré Me Patrick Maisonneuve, après la mise en examen de son client. "M. Alvès n'a pas changé la position qui était la sienne", a ajouté l'avocat. Guy Alvès a été mis en examen pour complicité de faux et usage de faux.
Son contrôle judiciaire lui interdit de rencontrer notamment Nicolas Sarkozy et l'ancien patron de l'UMP, Jean-François Copé, dont il était proche. L'autre cofondateur de la société, Bastien Millot, et l'ex-patron d'une filiale de Bygmalion, Franck Attal, devaient également être présentés aux juges en vue de leur éventuelle mise en examen. Bastien Millot a toujours nié avoir eu connaissance d'un système de fausses factures, qui aurait permis d'extraire des dépenses des comptes de campagne dans le but de dissimuler le dépassement autorisé du plafond, fixé à 22,5 millions d'euros.
Selon une évaluation figurant au dossier, quelque 18,5 millions d'euros auraient ainsi été éludés, a indiqué une source proche du dossier. Pour cela, Event and Cie, la filiale événementielle de Bygmalion, avait facturé de nombreuses dépenses à l'UMP et non à la campagne Sarkozy, via de fausses conventions du parti. L'un des objectifs des enquêteurs est de déterminer jusqu'où était-on informé au sein de l'UMP et de l'équipe de campagne d'une telle fraude et si les premiers rôles, tels que Jean-François Copé qui dirigeait le parti, et Nicolas Sarkozy lui-même, pouvaient l'ignorer.
Guy Alvès "a été informé par le directeur d'Event, M. Attal, que la demande avait été faite par (Jérôme) Lavrilleux au nom de l'UMP", a affirmé Me Maisonneuve. Bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux était directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il a toujours dit que ce dernier et Jean-François Copé n'avaient pas été informés de la mise en place d'un tel système de fausses factures.
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