A deux mois de l’entrée en vigueur prévue pour le divorce, le débat sur le Brexit est revenu en discussion au Parlement britannique avec au programme des amendements. Le projet d'accord conclu entre le gouvernement de Theresa May et l'Union européenne a été massivement rejeté le 15 janvier à la Chambre des communes. Depuis, Theresa May n'est pas parvenue à présenter un plan B, un véritable plan alternatif. Ce sont donc des amendements à l'initiative des députés qui sont débattus. La Première ministre Theresa May a ouvert la séance en annonçant son intention de demander à l’UE la réouverture de l’accord de retrait.
Theresa May veut retourner à Bruxelles car elle pense pouvoir rouvrir l’accord de retrait pour obtenir une modification juridiquement contraignante de la clause de « backstop ». C’est ce que réclamaient depuis des mois les Brexiters et le petit parti nord-irlandais DUP qui du coup ont annoncé qu’ils voteraient en faveur de l’amendement du conservateur Graham Brady soumis au vote ce soir.
Cet amendement demande de remplacer la clause de sauvegarde censée empêcher le retour d’une frontière physique sur l’île d’Irlande, par des « mécanismes alternatifs » sans toutefois préciser ce que ces mécanismes pourraient être.
La proposition est soutenue par le gouvernement, car elle permettrait à Theresa May de montrer à l’Union européenne que si le « backstop » était supprimé alors le Parlement voterait en faveur d’un accord de retrait modifié.
Le pari très risqué de la Première ministre dans ce bras de fer est de voir Bruxelles se coucher et accepter de renégocier le filet de sécurité. Or pour l’instant les Européens ne montrent aucun appétit en ce sens.
Parmi les sept amendements retenus, il y en a un autre qui s’il passe pourrait s’avérer un casse-tête pour Theresa May. Déposé par la députée travailliste Yvette Cooper, il bénéficie du soutien du parti Labour et obligerait le gouvernement à repousser la date du Brexit de quelques mois si aucun accord n’est conclu d’ici le 26 février afin d’empêcher une sortie brutale.
Theresa May a demandé aux députés de ne pas voter des amendements qui donneraient plus de pouvoir au Parlement : « J’ai de profonds doutes sur les conséquences de ces amendements, a déclaré la Première ministre. Ces deux amendements veulent donner au Parlement des rôles qui sont dévolus à l’exécutif. De telles actions seraient sans précèdent et auraient un impact à long terme sur l’équilibre du pouvoir et de la démocratie au sein de nos institutions et si je ne mets pas en question leur sincère volonté d’éviter une sortie sans accord, mais c’est une erreur, car en réalité aucun amendement n’évitera mieux une sortie sans accord que l’approbation de l’accord négocié avec l’Union européenne. »
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Anonyme
En Janvier, 2019 (01:20 AM)Participer à la Discussion