La Première ministre britannique Theresa May a enregistré une nouvelle défaite embarrassante ce jeudi 14 février lorsque le Parlement a voté contre la stratégie de négociation du Brexit, compliquant ainsi sa position face à Bruxelles avec qui elle veut rediscuter l'accord de retrait de l'Union européenne.
Ce n’était qu’un vote symbolique censé renforcer le mandat de Theresa May avant que les négociations avec Bruxelles ne reprennent. Et pourtant, le gouvernement repart une fois de plus affaibli, humilié par une nouvelle défaite parlementaire.
Le vote de ce jeudi devait réaffirmer la confiance du Parlement pour que Theresa May puisse renégocier un accord avant le 29 mars et ainsi écarter tout scénario de sortie de l’Union européenne sans accord négocié. Mais les députés veulent garder la possibilité du « no deal », seule alternative pour le moment pour contrer l’accord proposé par Theresa May.
Près d’un quart des députés conservateurs se sont donc ralliés a l’opposition pour voter contre la motion du gouvernement, dont le European Research Group, un groupe de parlementaires conservateurs pro-Brexit rebelles qui refuse de cautionner l’abandon d’un « no deal ».
La Première ministre, qui avait déjà beaucoup de mal à rouvrir les négociations avec Bruxelles risque de faire face à un mur lorsqu’elle retournera à la table des négociations la semaine prochaine. Elle a promis de proposer un nouveau vote parlementaire le 27 février prochain, mais on ne sait pas si un nouvel accord aura été trouvé d’ici là.
Non seulement on ne sait pas encore ce qu'elle veut véritablement renégocier, mais elle est encore plus fragilisée vis-à-vis de Bruxelles pour pousser une quelconque option alternative, qui permettrait de faire passer son accord.
Elvire Fabry
Politologue, spécialiste de la politique commerciale à l'Institut Jacques Delors
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