L’ex-président brésilien Lula a présenté ce mardi 20 février un recours contre sa condamnation en appel à 12 ans de prison pour corruption. Cette décision judiciaire du 24 janvier, qui avait alourdi la peine prononcée en première instance, pourrait également l’empêcher de se présenter à la présidentielle d’octobre, dont il est le favori.
En cas de rejet de cette nouvelle demande, Luiz Inácio Lula da Silva pourrait être incarcéré à 72 ans, sauf en cas d’un nouveau recours.
Cette dernière demande réclame « l’annulation de tout le procès et l’absolution de Lula », en se basant notamment sur « 38 omissions » et « 16 contradictions », qui entachent sa condamnation, selon la défense de l’ancien syndicaliste.
Cependant, les chances que la justice accepte cette nouvelle demande de l’ancien président sembleraient sérieusement compromises. Car les trois juges chargés d’étudier ce dernier recours sont les mêmes magistrats qui ont condamné Lula à l’unanimité. Et ces derniers l’ont non seulement condamné lors de son procès en appel à Porto Alegre le 24 janvier, mais ont alourdi sa peine, passant celle-ci à 12 ans et un mois, contre six ans et six mois en première instance.
Dans l’immédiat après son procès, les avocats de Lula avaient déposé des demandes d’Habeas Corpus devant des instances supérieures – Le Tribunal supérieur de Justice (STJ) et la Cour suprême (STF) pour éviter que l’icône de la gauche sud-américaine n’aille en prison. Si ces institutions n’ont pas encore rendu leur décision, certains de leurs membres ont déjà fait savoir qu’ils nieraient l’Habeas Corpus.
Appartement de luxe
L’ancien métallurgiste est accusé d’avoir reçu un appartement de luxe en bord de mer du groupe du bâtiment OAS. Celui-ci aurait demandé en contrepartie l’attribution de marchés publics de Petrobras pendant la présidence de Lula (2003-2010).
L’ancien président, qui a dirigé le Brésil quand celui-ci était en plein boom économique, est en tête des intentions de vote pour les élections présidentielles d’octobre et a toujours clamé son innocence. Il estime depuis le début de ses ennuis judiciaires être victime d’un complot des élites et des médias pour l’empêcher de se présenter.
Même si Lula parvient à gagner du temps et rester en liberté jusqu’au 15 août, date limite pour déposer une candidature à la présidentielle, sa condamnation du 24 janvier risque de compromettre sa conquête du pays et son espoir de regagner le pouvoir. Le Tribunal supérieur électoral (TSE) peut l’en empêcher car une loi interdit des personnes condamnées en seconde instance de participer à un scrutin.
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