La déforestation en Amazonie brésilienne a touché 9 166 km² en 2019, une augmentation de 85% par rapport à 2018, d'après les données préliminaires recueillies par l'Institut de recherches spatiales INPE pour cette première année de gouvernement de Jair Bolsonaro. En 2018, le système Deter de l'INPE, basé sur des alertes de déforestation identifiées par satellite, avait identifié 4 946 km² de forêt déboisés.
La déforestation est un sujet sensible au Brésil, où le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a défrayé la chronique en août en tentant de minimiser la recrudescence d'incendies de forêt qui avaient choqué le monde entier. Pour ce climato-sceptique assumé, les campagnes internationales de défense de l'Amazonie sont des atteintes à la souveraineté du Brésil qui masquent une volonté de la part de certains pays de se saisir de ces richesses.
En août, l'ex-président de l'INPE, Ricardo Galvao, avait été limogé par le gouvernement Bolsonaro après avoir été accusé d'exagérer l'ampleur de la déforestation. En décembre, M. Galvao a été choisi parmi les dix scientifiques les plus importants de l'année par la revue de référence britannique Nature.
Dans son rapport annuel rendu public mardi, l'ONG Human Rights Watch a pointé du doigt la politique environnementale actuelle du Brésil. «Le gouvernement Bolsonaro doit arrêter d'affaiblir les protections environnementales et adopter des mesures contre les groupes criminels qui détruisent la forêt amazonienne, menaçant et attaquant les défenseurs de la forêt», a dénoncé HRW.
«Sans aucune preuve, le gouvernement a incriminé les ONG pour les incendies en Amazonie, tout en échouant dans le combat contre des groupes criminels qui déboisent et brûlent la forêt pour installer à sa place des champs et des pâturages», poursuit le rapport.
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