Le militant d'extrême-droite Anders Behring Breivik a été reconnu
mentalement sain d'esprit et responsable de ses actes par le tribunal
chargé de le juger pour l'assassinat de 77 personnes en 2011 à Oslo et
sur l'île d'Utoya.
Breivik a été condamné à 21 ans de prison, peine maximale prévue
par le code pénal norvégien, mais sa détention pourra être prolongée
au-delà de cette période pour des raisons de sécurité.
"Par une décision unanime, la cour condamne l'accusé à 21 ans de
détention préventive", a déclaré la présidente du tribunal, Wenche
Elizabeth Arntzen, écartant la demande du ministère public de déclarer
Breivik mentalement irresponsable.
Les condamnés considérés comme dangereux peuvent être maintenus
indéfiniment en détention. Pour qu'Anders Behring Breivik soit un jour
remis en liberté, il faudrait qu'un responsable politique assume la
décision de signer une autorisation en ce sens.
Au terme de 10 semaines d'un procès au cours duquel la
culpabilité de ce militant d'extrême-droite n'a jamais fait débat,
l'enjeu se résumait à une alternative pour les cinq juges appelés à se
prononcer: soit Anders Behring Breivik, qui revendique la responsabilité
de ses actes, était jugé sain d'esprit et il encourait une peine de 21
ans de prison; soit il était jugé irresponsable en raison de troubles
mentaux et était envoyé en soins psychiatriques pour une durée
indéterminée.
"Il a clairement fait savoir que s'il était déclaré pénalement
irresponsable, il ferait appel de la décision", avait dit jeudi son
avocat, Geir Lippestad. "S'il est déclaré responsable, il acceptera la
décision."
Anders Behring Breivik a déclaré qu'un verdict d'irresponsabilité
serait "pire que la mort". "J'assume ce que j'ai fait et je serais prêt
à le refaire", avait-il soutenu dans sa déposition devant la cour.
Affirmant agir pour la défense d'un modèle européen menacé, selon
lui, par un multiculturalisme favorable à l'islam, Anders Behring
Breivik a d'abord fait exploser une bombe dans le quartier des
ministères à Oslo, tuant huit personnes.
Il s'est ensuite rendu sur l'île d'Utoya, où se déroulait un camp
d'été des jeunes du Parti travailliste, parti au pouvoir en Norvège. Là,
il a méthodiquement abattu 69 personnes, en majorité des adolescents.
Au cours de son procès, il a décrit de manière glaçante la traque
de ses victimes, dont certaines n'avaient que 14 ans, qu'il visait au
corps avant de les achever d'une ou plusieurs balles dans la tête.
Ce massacre a ébranlé la Norvège, fière de son image de nation tolérante à l'écart des violences du reste du monde.
Le jugement rendu, Anders Behring Breivik devait retourner à
l'isolement dans la prison de haute sécurité d'Ila, en périphérie
d'Oslo.
Les survivants du massacre d'Utoya attendaient le verdict comme une étape essentielle pour leur avenir.
"Cela a été une année difficile (...) mais je ne veux pas être
Nicoline-Utoya pour le reste de ma vie", a dit une rescapée, Nicoline
Bjerge Schie.
Bertrand Boucey et Agathe Machecourt pour le service français
3 Commentaires
C'
En Août, 2012 (10:04 AM)Rapace
En Août, 2012 (11:40 AM)Il A Raison
En Août, 2012 (11:45 AM)Participer à la Discussion