La présidence française a fait savoir mercredi que la ministre de la Justice gardait la main sur les négociations avec les syndicats de l‘administration pénitentiaire en dépit de l‘impasse dans laquelle se trouve le dossier après dix jours d‘un conflit à risque pour le gouvernement. Les propositions formulées jusque-là par Nicole Belloubet n‘ont pas convaincu les organisations représentatives, qui ont rapidement quitté la table des négociations mardi.
La CGT pénitentiaire a par ailleurs demandé la nomination d‘un médiateur à même de trouver une issue à ce mouvement qui a démarré après l‘agression de trois surveillants dans une prison du Pas-de-Calais et s‘est immédiatement propagé à tout le pays. La garde des Sceaux “s‘engage à maintenir le dialogue avec les organisations syndicales”, a-t-on déclaré mercredi une source à l‘Elysée.
“Il y a des efforts significatifs qui ont été d‘ores et déjà réalisés, elle continuera à mener ce travail de dialogue avec les organisations syndicales.” De même source, on ajoute qu‘Emmanuel Macron est “en lien permanent” avec Nicole Belloubet. Mais, souligne-t-on, la situation dans les prisons françaises “ne date pas de ce quinquennat, pas du quinquennat précédent” et “ce n‘est pas en quelques jours que cette crise doit se résoudre”.
Les syndicats, qui réclament de meilleures conditions de travail, en particulier en matière de sécurité, jugent insuffisantes les promesses qui leur ont été faites. Le ministère s‘est notamment engagé à verser 30 millions d‘euros sous forme de primes et d‘indemnités et à créer 1.100 postes supplémentaires. Selon la Direction de l‘administration pénitentiaire (DAP), à 9h30 mercredi 119 établissements pénitentiaires sur 188 étaient perturbés à des degrés divers.
Les agents ont refusé en particulier de prendre leur service dans 15 établissements ; 45 autres établissements fonctionnaient en mode dégradé, avec des effectifs réduits, notamment à cause de blocages empêchant les surveillants de prendre leur service, a précisé la DAP dans un communiqué.
Marine Pennetier, Simon Carraud et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse
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