Leurs équipes ont beau minimiser les attentes liées au premier débat présidentiel, ce mercredi soir, Barack Obama et, surtout, Mitt Romney misent gros sur ce rendez-vous télévisé. Et chacun a méticuleusement préparé sa stratégie.
"Low expectations". S'il y a bien une chose sur laquelle les équipes de Barack Obama et Mitt Romney s'accordent, c'est sur le fait de minimiser l'impact du premier débat télévisé qui oppose les deux champions, ce mercredi soir dans le Colorado. Non, surtout, chers électeurs, n'attendez pas trop de ce rendez-vous pourtant traditionnel qui permet de les comparer pour la première fois, à un mois de l'élection présidentielle, le 6 novembre prochain. Et chaque camp vante les mérites du candidat adverse, dans une véritable "danse" qui ne laisse personne dupe, raconte le blog The Caucus.
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Chaque écurie a ses propres raisons pour jouer ce petit jeu. Les républicains préparent le terrain au cas où Romney n'arriverait pas à sortir son épingle du jeu: d'autres débats suivront, ce n'est pas grave. Les démocrates, eux, ne souhaitent surtout pas qu'un faux pas d'Obama vienne bouleverser la tendance des sondages, actuellement favorable au président sortant alors que son rival républicain s'enferre dans ses propres boulettes.
Romney affute ses petites phrases...
Et pourtant, au-delà de ce travail de déminage en amont, Romney et Obama misent beaucoup sur ce premier face-à-face. Et le préparent intensivement avec un sparring-partner, Rob Portman côté républicain, John Kerry côté démocrate. Le New York Times raconte ces coulisses. Chacun met en place sa stratégie pour ces 90 minutes de tension extrême.
Romney d'abord. Le républicain affute ses armes, en l'occurrence ses petites phrases. Ou "zingers", l'un des mots-clés de cet avant-débat dans la presse américaine. Charge à lui de mener Obama dans la direction qu'il souhaite pour pouvoir dégainer ses formules au bon moment. Mais attention à l'improvisation, qui ne lui a guère réussi lors des primaires républicaines. Son "pari à 10 000 dollars" reste encore dans les esprits des Américains comme la preuve de la déconnexion du multimillionnaire vis-à-vis de leur situation économique difficile.
... et veut sortir du tout-économique
Le candidat républicain pourrait d'ailleurs faire écho à la dernière gaffe du vice-président d'Obama, Joe Biden. Il a affirmé mardi que la classe moyenne américaine avait été "dévastée ces quatre dernières années" soit, ont relevé ses adversaires avec délectation, depuis qu'Obama et lui-même sont au pouvoir. Mais l'argument d'incompétence du président sur le front de l'emploi a perdu de sa force, avec un chômage descendu à 8,1% en août. Une partie de ses conseillers estime d'ailleurs avoir épuisé la stratégie du tout-économique contre Obama, sans qu'elle ait porté beaucoup de fruits.
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Romney a donc accentué tout récemment ses attaques sur la politique étrangère d'Obama, accusé de naïveté et passivité face aux récentes attaques anti-américaines dans le monde arabe, et notamment celle de Benghazi, en Libye, au cours de laquelle l'ambassadeur américaine avait été tué. Dans la mesure où ce premier débat doit porter sur la politique intérieure et, justement, sur l'économie, s'il parvient à imposer sa marotte du moment dans le débat, cela représentera un bon point pour sa nouvelle stratégie. C'est l'un des cinq indices à guetter dans ce débat, estime CNN.
Obama compte sur les Latinos...
A l'inverse, si Obama parvient à évoquer le thème des Latinos dans les échanges, il marquera des points. Ce chapitre est une véritable peau de banane électorale pour Romney, ancien modéré qui se soigne pour mieux séduire les républicains qui se déportent toujours plus à droite de l'échiquier politique. Juste avant le débat, le candidat républicain a promis dans le Denver Post d'annuler les visas temporaires accordés à certains sans-papiers par l'administration Obama depuis cet été. Pas sûr qu'il arrange son cas auprès de l'électorat latino, notamment dans les Etats-pivots. Il a pourtant une marge de progression incroyable: selon un récent sondage CNN, 70% des Latinos envisagent pour le moment de voter pour Obama.
Obama pourrait exploiter un autre terrain glissant pour Romney en remettant sur le tapis les boulettes de Romney et celles de son vice-président Paul Ryan. Dernière en date, sortie par le magazine The American Spectator cette semaine mais qui daterait de novembre 2011: "70% des Américains veulent le rêve américain. Ils croient en l'idée américaine. Seuls 30% veulent un (ou leur) Etat-providence. (...) Sous peu, nous pourrions devenir une société de profiteurs plutôt que de faiseurs." Voici donc les 30% d'assistés selon Ryan, après les 47% de victimes selon Romney. Ils apprécieront.
... mais doit se méfier de lui-même
Mais attention, le président sortant devra aussi surveiller son pire ennemi: lui-même. "S'il sent que l'affaire est dans le sac, il ne saura pas cacher son arrogance", glisse un proche d'Obama à Politico. Une expression condescendante sur son visage pourrait marquer les esprits davantage que tous ses arguments, d'autant qu'il a tendance à garder une attitude trop "professorale", avec des phrases trop longues et peu claires. L'Obamania pouvait le faire en oublier en 2008, d'autant que John McCain fut un assez piètre débatteur, mais elle a fondu en quatre ans.
Il a beau vouloir jouer sur la corde sensible en échangeant des déclarations d'amour sur Twitter avec Michelle, à l'occasion de leur 20e anniversaire de mariage, ce mercredi soir, ce n'est pas un dîner aux chandelles qui l'attend.
7 Commentaires
Cincinnati
En Octobre, 2012 (00:41 AM)Asdfghjk`
En Octobre, 2012 (00:42 AM)ICI CE SONT LES INONDATIONS PLAN JAXAY SEEX YERIM AK KEBETOU
Feke Ma Ci Bole
En Octobre, 2012 (03:56 AM)Wayé nak bétou ma, without a teleprompter with soaring rhetoric, he'll more likely always show his limits.
Zina
En Octobre, 2012 (04:02 AM)La prochaine, je souhaiterais qu`il soit plus passionne:)
Obamafan
En Octobre, 2012 (04:12 AM)Wd
En Octobre, 2012 (08:44 AM)Majid
En Octobre, 2012 (17:53 PM)Participer à la Discussion