Le président syrien Bachar al-Assad s'est dit décidé à vaincre les rebelles tout en admettant que cela prendrait du temps, et rejeté l'idée de zones tampons pour protéger les réfugiés syriens, selon des extraits d'une interview diffusés mercredi. "Je peux résumer (la situation) en une phrase: nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps", a-t-il dit dans cette interview à la chaîne privée pro-régime Ad-Dounia qui la diffusera in extenso mercredi soir. Rejet des zones tampons M. Assad a en outre jugé "irréaliste" la création de zones tampons en Syrie évoquée par les Occidentaux et la Turquie et qui devrait être à l'ordre du jour d'une réunion ministérielle jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU à New York axée sur l'aide humanitaire. De telles mesures nécessitent quoiqu'il en soit une résolution du Conseil de sécurité, où la Russie et la Chine, des pays alliés du régime Assad, bloquent tout résolution s'ingérant dans les affaires syriennes. Assad raille les défections Par ailleurs, le président Assad a raillé les défections de son régime ces derniers mois, estimant que le pays est désormais "nettoyé" des personnes dénuées selon lui de patriotisme. "Les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération est positive, c'est une opération d'auto-nettoyage de l'Etat premièrement et de la nation en général", a-t-il jugé. Parmi les défections les plus spectaculaires figurent celle du Premier ministre Riad Hijab et celle du général Manaf Tlass, un haut gradé de l'armée et un ami d'enfance du président syrien. Plusieurs diplomates ont également suivi leur exemple. Hommage à l'armée régulière M. Assad a de nouveau rendu hommage à l'armée régulière et aux forces de sécurité qui, en combattant les rebelles à travers le pays, "mènent des actes héroïques". "Ce sont les forces armées qui résistent le plus dans ce pays". Le président, qui se targue du soutien de la majorité de la population, a estimé que "malgré les nombreuses erreurs, il existe un lien solide" entre le régime et le peuple syriens. "Tout le monde est inquiet pour sa patrie, c'est normal. Mais ils (les anti-régime) ne parviendront pas à répandre la peur, ils n'y parviendront jamais", a-t-il souligné. "Je dis aux Syriens, le destin est entre vos mains et pas entre les mains d'autrui", a-t-il ajouté. Complot Le régime de Damas accuse l'opposition et la rébellion de comploter à l'instigation de l'Occident et de pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie pour semer le chaos en Syrie. "La Syrie n'a pas besoin de leçons dans les questions de souveraineté ni les questions nationales, ni des pays amis, ni des pays ennemis", a-t-il martelé. Plainte contre Assad en France Une association marocaine a déposé plainte à Paris contre le président syrien Bachar al-Assad pour actes de torture et de barbarie sur des enfants syriens, a indiqué mercredi l'avocat de l'organisation, Me Emmanuel Ludot, confirmant une information du Parisien. Cette plainte avec constitution de partie civile, que l'AFP a pu consulter, s'appuie sur la règle de la compétence universelle, qui autorise un Etat à poursuivre les auteurs de certains crimes (crimes de guerre, crimes contre l'humanité, crimes de génocide) quel que soit le lieu où le crime a été commis et la nationalité des auteurs ou des victimes. L'association cite en exemple une opération menée le 9 mars par les forces syriennes et des miliciens alliés au régime contre le village d'Aïn Arouz, dans la région de d'Idlib, où ont été raflés des dizaines de garçons âgés de 8 à 13 avant l'attaque du village. Pour l'association, ce type d'exactions viole la convention de New York relative aux droits de l'enfant que Damas a ratifiée en 2003 et est considéré comme un crime de guerre par le Statut de Rome fondateur de la Cour pénale internationale (CPI).
2 Commentaires
Archange Gabriel
En Août, 2012 (13:48 PM)Xeme
En Août, 2012 (19:41 PM)Participer à la Discussion