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Aux États-Unis, les républicains à la peine sur l’avortement un an après la décision de la Cour suprême

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Aux États-Unis, les républicains à la peine sur l’avortement un an après la décision de la Cour suprême
Le 24 juin 2022, la Cour suprême américaine revenait sur la protection du droit à l’avortement au niveau national. Mais face à la réaction de la population, et à un an de la présidentielle, le camp conservateur est dans l’embarras.
 
ETATS-UNIS - Le 24 juin 2022, la Cour suprême américaine renversait l’historique arrêt Roe v. Wade qui garantissait jusqu’alors le droit à l’avortement au niveau fédéral. Une victoire pour les conservateurs qui a un peu plus fracturé le pays. Car un an plus tard, les candidats aux primaires républicaines ne savent pas comment aborder le sujet sans s’aliéner une partie de la population, plus divisée que jamais entre les « pro-vie » et les « pro-choix ».

Et alors que selon le décompte du New York Times, 14 États interdisent à présent complètement l’avortement, parfois même quand la grossesse est liée à un cas de viol ou d’inceste, le Grand Old Party (GOP, surnom du parti républicain) a déjà vu les conséquences de la fin de Roe v. Wade, qui permet à chaque État du pays de légiférer à sa guise sur l’IVG.


En effet, la vague rouge attendue lors des élections de mi-mandat de novembre 2022, scrutin souvent défavorable au pouvoir en place et donc en théorie au démocrate Joe Biden, n’a finalement pas eu lieu. Les Républicains ont obtenu une courte majorité de 10 sièges à la Chambre des Représentants, pendant que les Démocrates ont réussi à conserver, à un siège près, la majorité au Sénat. Une désillusion pour le parti de l’éléphant, qui a alors compris que la décision de la Cour suprême sur l’IVG lui avait coûté cher.

Trump se vante d’être « le plus pro-vie des présidents »

À un an et demi de l’élection présidentielle de 2024, les candidats aux primaires veulent désormais éviter une nouvelle déconvenue (soit une réélection de Joe Biden). Dès lors, leur stratégie pour ne pas perdre une partie de leur électorat est d’éviter d’en parler, ou de rester suffisamment évasif, pour contenter à la fois les plus conservateurs et les centristes des républicains.

Passé maître dans cet art : l’ancien président Donald Trump, à nouveau dans la course pour la Maison Blanche en dépit de ses ennuis judiciaires. Ce samedi 24 juin, il s’est vanté lors de la conférence « Road to Majority », organisée par le mouvement évangélique et conservateur « Foi et liberté » d’être à l’origine de la décision de la plus haute juridiction américaine.


« Il y a un an exactement, la Cour suprême a décidé de mettre à l’atrocité constitutionnelle connue sous le nom de Roe v. Wade », a-t-il déclaré, récoltant une pluie d’applaudissements. « Je l’ai fait », a-t-il ensuite répété, se disant « fier d’être le président le plus pro-vie de l’histoire des États-Unis ».


Pour lui, le gouvernement fédéral a un « rôle vital » pour protéger « les vies à naître ». Qu’est-ce que cela signifie ? Difficile à dire. Il n’a jamais précisé son idée - si tant est qu’il en ait une - et a toujours évité de répondre aux questions lui demandant s’il était favorable à l’interdiction de l’IVG au niveau national. Une rengaine devenue le cauchemar des candidats républicains.

Ron DeSantis évite soigneusement le sujet

Au mois de mai, Donald Trump a simplement dit au site The Messenger que « beaucoup de personnes dans le mouvement pro-vie » trouvaient que l’interdiction de l’avortement après six semaines était « trop dure ». Est-ce aussi son avis personnel ?


Son principal rival, Ron DeSantis, gouverneur de Floride qui a signé en avril une loi interdisant l’IVG après six semaines de grossesse, le croit pour sa part. Également candidat aux primaires républicaine et deuxième dans les sondages bien que loin derrière Trump, il a répondu : « Protéger la vie d’un enfant à naître quand le battement du cœur est détectable est quelque chose que 99 % des pro-vie soutiennent. » C’était là l’une des rares prises de parole de l’élu sur le sujet, lui qui évite soigneusement de se vanter d’avoir signé sa loi tard un « jeudi soir lors d’une cérémonie privée sans fanfare », comme l’a décrit l’agence AP.

Comme l’a également remarqué le New York Times, le droit à l’IVG est d’ailleurs souvent évoqué en « une ligne » dans les discours de 45 minutes de Ron DeSantis, où il débite à l’inverse ses autres accomplissements contre la diversité, la communauté LGBT ou encore la culture.

Une interdiction fédérale ? Les candidats bottent en touche

Quid des autres candidats ? Chacun semble avoir sa propre vision des choses, plus ou moins assurée et assumée. Parmi eux, l’ex-ambassadrice à l’ONU Nikki Haley a déclaré le 5 juin sur CNN qu’elle ne voulait pas qu’une femme soit « emprisonnée ou condamnée à mort » pour avoir avorté.


Puis, interrogée par le journaliste si elle signerait une loi interdisant l’avortement après six semaines, elle a tout simplement botté en touche : « Pourquoi, pourquoi… Je répondrai quand vous demanderez à Kamala (Harris) et Biden s’ils accepteraient à 37, 38, 39 semaines. » En avril, elle aurait affirmé lors d’une réunion privée avec un groupe pro-vie qu’elle mettrait le curseur à 15 semaines.


Le sénateur de Caroline du Sud Tim Scott, lui, ne semble pas savoir sur quel pied danser. Il a d’abord soutenu une interdiction à partir de 20 semaines avant de se poser finalement sur 15. Le tout en qualifiant de « bonne nouvelle » la restriction à six semaines votée dans son État et de promettre de signer « la législation pro-vie la plus conservatrice que vous pourrez mettre sur mon bureau ».

Mike Pence concurrencé par Trump

Quant à Chris Christie, ancien proche de Donald Trump, il a estimé que les États devaient avoir la responsabilité sur le droit à l’avortement et que gouvernement ne devait pas légiférer sur le sujet, « sauf s’il y a un consensus dans le pays ».


Et s’il y avait un consensus, accepterait-il de signer une loi bannissant l’avortement ? « Ça fait beaucoup de “si”. Je ne pense pas que nous devrions être inquiets à propos de cela maintenant. »

En réalité, le seul candidat sans ambiguïté sur la question est l’ancien vice-président de Donald Trump Mike Pence. Chrétien évangélique, il a soutenu devant les conservateurs de « Foi et liberté » que « chaque candidat républicain à la présidence devrait soutenir une interdiction de l’avortement avant 15 semaines comme règle minimale au niveau national ». Un discours qui aurait dû plaire aux évangéliques, qui ont pourtant de manière assez surprenante pris fait et cause pour… Donald Trump.


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