Pour la première fois depuis la crise financière de 2008, la Réserve fédérale a baissé mercredi son taux directeur d'un quart de point. Le président américain, Donald Trump, aurait préféré une diminution encore plus significative.
La Réserve fédérale (Fed) a abaissé mercredi 31 juillet son taux directeur d'un quart de point à 2,00 %-2,25 %, afin de renforcer l'économie américaine face aux risques. Cette décision,une première depuis la crise de 2008, s'explique par la faiblesse de la conjoncture mondiale, les tensions commerciales qui couvent et la volonté de raviver l'inflation.
Le Comité monétaire a laissé la porte ouverte à un nouveau geste affirmant qu'il agirait de "manière appropriée pour soutenir la croissance". Mais sur ce point, Jerome Powell a semé un peu la confusion en affirmant à la fois que la Fed n'abordait pas "un long cycle" de baisses et en soulignant ensuite que d'autres réductions n'étaient pas exclues.
Wall Street a reculé après le communiqué et durant la conférence de presse de Jerome Powell, et a terminé la séance sur des pertes appréciables. Le rendement de l'emprunt à deux ans, le plus sensible aux variations de taux, a monté à 1,88 %. L'indice du dollar a atteint un pic de plus de deux ans, avec un gain de 0,5 % environ sur la journée.
Donald Trump mécontent
Deux des membres du comité de politique monétaire, le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, et son homologue de la Fed de Kansas City, Esther George, se sont prononcés contre cette décision et ont plaidé pour un statu quo sur les taux.
Le geste de la banque centrale n'a pas satisfait non plus le président américain Donald Trump, qui avait plaidé pour une baisse d'une toute autre ampleur. Donald Trump a critiqué à de nombreuses reprises Jerome Powell, lui reprochant de ne pas faire assez pour accompagner les efforts déployés par son administration pour soutenir la croissance. Le locataire de la Maison Blanche, qui brigue un deuxième mandat, veut des taux bas qui favorisent le consommateur, diminuent le coût de la dette et dopent le Dow Jones à Wall Street.
La Fed "nous a laissés tomber", a réagi Donald Trump mercredi. Le marché voulait un signal montrant qu'un "cycle de réduction des taux prolongé et énergique" était en cours, a-t-il ajouté. Un cycle "nous mettant au diapason de la Chine, de l'Union européenne et d'autres pays de par le monde", a poursuivi Trump. "Au moins, il (Powell) met un terme à un durcissement quantitatif qui de toute façon n'aurait jamais dû avoir lieu."
....As usual, Powell let us down, but at least he is ending quantitative tightening, which shouldn’t have started in the first place - no inflation. We are winning anyway, but I am certainly not getting much help from the Federal Reserve!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 31 juillet 2019
Tout en défendant son indépendance, la Fed agit finalement dans le sens de ce que n'a cessé de réclamer le président Trump. Jerome Powell est défendu d'avoir cédé à la pression de la Maison Blanche. "Nous ne prenons jamais en compte les considérations politiques. Nous ne menons pas une politique monétaire en vue de prouver notre indépendance", a-t-il déclaré.
2 Commentaires
Quantbusiness
En Août, 2019 (17:51 PM)Mohamed Seck
En Août, 2019 (19:04 PM)Participer à la Discussion