Aucun civil ou convoi d'aides n'a encore emprunté le couloir humanitaire établi depuis deux jours par le régime syrien et son allié russe pour les habitants de l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale. Les acteurs du conflit s'accusent mutuellement d'en être responsables, par des violations de la trêve quotidienne de 5 heures censée permettre l'entrée de l'aide dans l'enclave et la sortie de civils.
Aucun convoi d'aides n'est entré dans la Ghouta, tout comme aucun civil n'a emprunté le couloir établi au niveau du secteur d'Al-Wafidine, selon une source militaire. "Jusqu'à maintenant personne n'est venu" au passage d'Al-Wafidine, précise cette dernière, accusant les rebelles "d'empêcher ceux qui tentent de passer, soit en faisant pression sur eux, soit en tirant". "La trêve doit durer trois jours, elle pourrait être prolongée" si des civils sortent. Il s'agit "d'accusations mensongères lancées par le régime Assad et les Russes, que nous rejetons catégoriquement.
Nous n'avons pas ciblé le secteur d'Al-Wafidine", a rétorqué Hamza Bayrakdar, porte-parole de Jaich al-Islam, un des groupes rebelles contrôlant l'enclave. Les bus et ambulances restent vides Près d'un check-point du régime aux abords du couloir, seuls des soldats sont présents. Un peu plus loin, les bus et les ambulances attendent, vides, selon une correspondante de l'AFP sur place. Pourtant, les tirs ont baissé d'intensité mercredi et seuls des bombardements sporadiques ont été signalés pendant la journée et en soirée sur l'enclave rebelle, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Neuf civils ont péri dans le secteur alors que des dizaines mourraient quotidiennement la semaine dernière, a ajouté l'ONG. Profitant de la pause quotidienne de cinq heures, les Casques blancs, ces secouristes en secteur rebelle, s'activent chaque jour pour retirer des cadavres des décombres des immeubles détruits. "Les civils ont peur" Il est "difficile pour tout civil d'emprunter les couloirs en l'absence de garanties suffisantes. Les civils ont peur, en l'absence de consensus" entre les protagonistes, a estimé la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge en Syrie, Ingy Sedky. Elle a aussi déploré le délai très court de la trêve qui ne permet pas d'acheminer les aides médicales.
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