Les BRICS, après avoir accueilli cinq nouveaux membres (Égypte, Éthiopie, Iran, Arabie saoudite, Émirats arabes unis), se réunissent du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie. Avant ce sommet, une trentaine de pays ont exprimé leur intérêt pour rejoindre cette organisation encore jeune, fondée il y a moins de vingt ans, avec une première rencontre des ministres des affaires étrangères en 2006.
Pour comprendre la popularité des BRICS, il est essentiel d’écouter les peuples. Un sondage récent du journal chinois « Global Times » montre que, pour la majorité des citoyens de onze pays en développement, rejoindre les BRICS est perçu comme une opportunité pour promouvoir le développement économique, améliorer les échanges commerciaux, attirer davantage d’investissements, réduire la dépendance au dollar américain et améliorer le statut international de leur pays. Ces aspirations répondent à des besoins communs, légitimes et urgents des pays du Sud Global.
Au-delà des sondages, les actions concrètes des BRICS témoignent de leur efficacité, notamment à travers des institutions comme la Nouvelle Banque de Développement (NBD). Cette banque, dont le siège est à Shanghai depuis 2015, finance des projets d’infrastructure non seulement dans les pays membres mais aussi dans d’autres économies émergentes. Par exemple, en 2023, un prêt de 3,2 milliards de rands a été accordé pour un projet hydraulique dans la région montagneuse du Lesotho, illustrant l’engagement des BRICS dans le financement d’infrastructures critiques.
En août 2024, l’Algérie est devenue le neuvième membre de la Nouvelle Banque de Développement. Selon Dr. Abderrahmane Mebtoul, expert en management stratégique, cette banque se distingue par trois atouts majeurs : elle investit dans l’économie réelle, des projets d’infrastructures en particulier, n’impose pas de conditions draconiennes, et promeut l’utilisation des monnaies nationales des membres, ce qui stimule le commerce intérieur et l’investissement réciproque. À titre d’exemple, la ligne maritime entre Xiamen en Chine et Durban en Afrique du Sud, opérationnelle depuis 2014, a permis d’effectuer 458 liaisons avec une valeur d’importation et d’exportation de 29,2 milliards de yuans. Grâce à l’accélération des démarches douanières, cette ligne permet d’économiser au moins sept jours de temps de transport, montrant une coopération pragmatique entre les pays membres des BRICS.
Un autre aspect de l’attractivité des BRICS réside dans son ouverture et son inclusivité. Les pays membres possèdent des systèmes politiques et économiques variés et conservent leurs propres opinions sur des dossiers internationaux. Pourtant, ces différences ne les empêchent pas de se réunir régulièrement et de progresser ensemble vers un objectif commun : promouvoir un monde multipolaire, équitable et juste. Le 16e sommet des BRICS+ en Russie, sous le thème « Renforcer le multilatéralisme pour un développement mondial et une sécurité justes », aborde des questions majeures comme la reconfiguration du système économique mondial, le changement climatique, la promotion du multilatéralisme, et la paix internationale.
Des consensus et des solutions devraient émerger de ces discussions. Tout cela ne passe pas inaperçu dans les pays du Sud Global. Comme le dit un proverbe chinois, « Les actions parlent plus que les mots ». La satisfaction des peuples des pays membres est la meilleure publicité pour les BRICS.
4 Commentaires
Karim-usa
En Octobre, 2024 (16:03 PM)Brics+
En Octobre, 2024 (16:33 PM)Vive les BRICS
Bassirou Sarr
En Octobre, 2024 (00:14 AM)Après plusieurs siècles de domination par l'Occident en connivence avec les américains, l'axe de rotation a muté vers d'autres notions émergentes. Ces pays partagent en commun un certain poids de défi et s'engagent résolument à mettre en place des politiques communautaires susceptibles de convenir aux résultats escomptés.
Il s'agit entre autres de la reconfiguration du système politique et économique, l'impérieuse nécessité d'agir face à la menace climatique, l'urgence d'instaurer un modèle sociétale de paix et de justice et tout au plus, la fin de l'hégémonie occidentale.
Ces ambitions affichées, combinées des actions menées en ce sens ne sont pas sans intéresser le continent africain qui, jusqu'à là, subit les tares de la commande internationale.
Il doit être possible aux dirigeants africains,de s'accorder avec la vision des pays membres du BRICS et rejoindre l'organisation aux fins de relever les défis auxquels font face le continent et de se tourner aux règles imposées par l'ancien maître coloniale.
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